Gargonith Manjome était autrefois un jeune homme guidé par la peur obéissant aux moindres désirs de son supérieur hiérarchique. Mais, aujourd'hui les années et les épreuves de la vie l'ont rendus plus mature et plus réfléchie qu'auparavant. Il met désormais son intelligence au service de son village et n'agit plus comme le sombre idiot apeuré qu'il était. Il reste très marqué par le décès de la seule femme dont il se soit amouraché, Aoshiki. Il mit de nombreuses années avant de parvenir à se regarder dans un miroir sans éprouver un profond dégout et une grande culpabilité. Dès que ses yeux ont le malheur de se fermer alors le visage de sa bien aimée apparait et lui rappel sa promesse. Il avait promi de ne plus être le monstre qu'il était auparavant et de se soucier des autres. Promesse qu'il a réussi à tenir. Gargonith est encore un génie, son cerveau est plus performant que par le passé, il analyse et trouve des solutions encore plus facilement qu'avant. Il possède toujours de grands talents de comédien qui lui permettent de se faire passer pour n'importe qui.
Notre héros traversa de nombreuses épreuves, mais ressortit grandi de chacune d'entre elles.

Aujourd'hui, il est ni plus ni moins un homme affirmé. Il nourrit de nombreux complexes à cause de son passé et ne rate pas une occasion de se racheter, c'est pourquoi il enchaîne les missions et les bonnes actions. Cette tendance à vouloir se racheter fait qu'on le regarde comme quelqu'un de farfelu. Son désir de se racheter pour ses nombreux méfaits n'a d'égale que son côté maniaque qui semble s'être accru au fil des années. Il a d'ailleurs conservé son côté sadique, c'est sans doute pour cela qu'il fait partie de la section d'interrogatoire et de torture de Kiri. Il est capable d'effrayer les hommes les plus braves de ce monde. Ses aptitudes de tortionnaire lui ont fait un nom dans le milieu pusiqu'il est connu pour avoir réussi à faire avouer les pires criminels du pays de l'eau. Malgré ce palmarès et sa réputation, notre homme n'éprouve aucun plaisir à infliger des douleurs physiques à un homme sans défense, mais cela est loin de le répugner, son indifférence a d'ailleurs tendance à le rendre détestable. Son intelligence et ses talents d'acteurs sont des armes redoutables dans sa chasse aux aveux. Il voue désormais sa vie à protéger le village de Kiri, ses habitants et le Mizukage.

Derrière cette mentalité farfelue le rendant difficile à cerner, nous pouvons tout de même déceler une part de normalité. Il est une personne gourmande, mais qui brûle toujours ses calories. En effet, Gargonith est un maniaque de l'entrainement, il s'entraîne tous les jours et tente de repousser ses limites à chaque exercices, il s'agit d'une façon comme une autre de briser la monotonie de la vie d'un homme en période de paix. De plus, s'entraîner lui permet d'évacuer les souffrances que lui infligent ses souvenirs.

Cette personnalité complexe et cette maturité acquise au fil des années sont camouflées par un physique que l'âge n'a pas ébranlé.

En effet, Gargonith demeure un bel homme. Son visage aux traits fins ne possède que de légères rides aux coins des yeux qui lui donnent un aspect viril dont les femmes raffolent. Cependant, il est extrêmement susceptible quant à son âge et ne supporte pas les piques à se sujet. Sa chevelure flamboyante a poussé au fil du temps, laissant place à une longue tignasse que le Shinobi attache afin de ne pas être gêné. Son nez long et fin et son menton pointu complètent ce visage illuminé par les yeux dorés du descendant du clan Yuki. Son corps d'homme athlétique et sa taille moyenne (1mètre82) le rendent plus que crédible en tant que combattant. Les entraînements à répétition de notre homme lui ont permis de se construire une musculature sans imperfection. Son dos est couvert de quelques cicatrices, tout comme son abdomen, des butins ramenés de missions et de la quatrième grande guerre.

Notre homme recouvre sa peau légèrement bronzée d'une veste blanche peu épaisse aux extrémités rouges foncés. Il porte des bandages sur les avants bras et l'abdomen afin de recouvrir ses cicatrices qu'il ne souhaite pas rendre visible au public. Non pas par complexe, mais parce qu'il ne désire pas choquer de jeunes Shinobis vivant dans un monde où tout est rose. Ses avant-bras ont en effet subis de violentes brûlures durant la guerre. Gargonith porte un pantalon large de couleur noire qui lui permet d'être libre de ses mouvements. Pour couvrir tout cela, le Shinobi porte souvent un long manteau bleu aux extrémités blanches, vêtement qu'il retire toujours avant de combattre ou bien avant de devoir effectuer son travail de tortionnaire. Mais, parmi tous ses habits, celui qu'il affectionne le plus est bien entendu son bandeau. En effet, il arbore fièrement le symbole de sa nation sur son front.

- 20 à -14

Les années ayant suivi le décès de Aoshiki semblèrent durer une éternité. Le temps rendait le souvenir de son doux visage de plus en plus flou. Mais, malgré cela, la douleur était encore belle et bien présente. Je ne parvenais pas à évacuer cette peine qui me rongeait chaque soir. La seule chose qui parvenait à me faire penser à autre chose qu'à ce douloureux souvenir était de partir en mission. Je ne pouvais pas rester isolé et je ne parvenais pas à nouer des liens avec autrui. Je pensais qu'un nouveau jour s'était levé lorsque Yagura avait disparu et ma peur avec lui. Mais, je me trompais, mon passé me rattrapait et même si avec le temps les villageois avaient fini par me pardonner mon passé démoniaque, je n'étais pour ma part pas capable de me le pardonner.

La femme dont je m'étais amouraché s'était suicidé dans mes bras, me faisant jurer de devenir l'homme qu'elle rêvait que je sois. Mais, je ne parvenais pas à aller de l'avant et à respecter ma promesse. Lors des missions de hauts rangs que j'accomplissais afin de sortir l'image de son minois aux traits fins de ma tête, je faisais ressentir mon chagrin et ma rage à mes cibles. Il m'était impossible de faire mon deuil et combattre au nom de Kiri était la seule chose qui parvenait à me maintenir en vie. Mon existence n'avait plus que pour finalité les objectifs de Kiri ce qui revenait à faire en sorte que la citée demeure pérenne.

De plus, m'habituer au changement de Mizukage n'était pas une mince affaire. Il s'agissait d'une tout autre façon de procéder. J'étais d'accord avec Yagura sur de nombreux points sur sa façon de diriger le village. D'après moi, la peur réunissait le village et le rendait soudé, l'académie sanglante rendait les Shinobis plus durs et plus puissants. Mei Terumi qui succéda à Yagura semblait quant à elle estimer que la souplesse était une méthode bien plus digne du village de Kiri. En vérité, la façon dont la cinquième du nom dirigeait le village correspondait davantage aux désirs d'Aoshiki.

La première fois que j'eus rencontré cette charmante femme, elle ne tarit pas d'éloges quant à mon palmarès. Elle complimenta aussi soigneusement mon physique avant d'enchainer sur le même ton un lot de menaces liées à ma participation étroitement liée aux précédents agissements de Yagura. Ce jour-ci, je n'avais pas pris la peine de prononcer un seul mot. Il s'agissait du rapport de mission que j'avais effectué seulement quelques jours après le décès d'Aoshiki. Sans doute la femme à chevelure flamboyante avait remarqué que mon âme était en peine, car elle m'avait rapidement laissé sortir de son bureau. Autant dire que ma première entrevue avec la Mizukage ne fut pas un franc succès. Par la suite je ne pénétrais dans l'enceinte de son bureau que pour effectuer les rapports des multiples missions que j'avais accomplis ces quatre dernières années.


Les années ayant précédé la destitution de Yagura ressemblaient à une pathétique mise en scène. Malgré les évènements tragiques liés aux agissements de l'Akatsuki, tout le monde continuait de vivre comme-ci nous étions dans un monde en paix. Seul quelques Shinobis ayant fait leurs preuves avaient connaissance des diverses actions de cette organisation. J'avais été mis au courant des attaques à l'encontre des bijuus qui furent menés par cette organisation. J'avais même eu vent peu de temps avant le sommet des Kage de la rumeur liant Yagura à cette organisation. D'après ce que j'avais ouï dire, le jeune Mizukage était en fait manipulé par celui que l'on appelait alors Madara Uchiha. Nul ne savait s'il était réellement cet ancien leader du village de Konoha, mais il se faisait appeler ici. La seule évocation de ce nom semblait insuffler la peur aux anciens et pas seulement ceux de Konoha.

Pour moi le nom du leader de ce groupe signifiait peu. Seul les actions menées avaient d'importances à mes yeux et leurs agissements entachaient le nom du village de Kiri. L'Akatsuki était née sous nos yeux, un affront qui empêchait tous les Shinobis de l'ère Yagura de se regarder dans un miroir. Fort heureusement mes agissements passés m'avaient d'ores et déjà empêché de fixer mon reflet depuis fort longtemps.

La quatrième grande guerre fût inévitable. Mais, il s'agissait d'un mal pour un bien. Un ennemi commun avait poussé toutes les nations à s'unir sous le même nom... La plus grande alliance Shinobi de tous les temps était née.

Je fus affublé à la quatrième division sous le commandement de Gaara. Notre division était spécialisée dans le combat à distance et nous possédions un grand nombre de shinobis à nos côtés. Les jours ayant précédé la réunification des Shinobis semblaient avoir duré une éternité, mais une fois sur place, je regrettais que ce ne fut pas le cas.

Nous étions positionné à la frontière du pays de la foudre et du froid. Beaucoup d'entre nous tremblaient alors que les forces ennemis n'étaient toujours pas présentes, mais ces tremblements n'étaient riens comparés aux cris qui retentirent lorsque nous fûmes face à nos adversaires. En effet en face de nous se trouvaient les Deuxième Mizukage, Deuxième Tsuchikage, Troisième Raikage et Quatrième Kazekage. Nous autres Shinobis lancèrent un bon nombre d'assauts avant que nos propres Kage prennent les choses en main. Gaara scella son propre père sans trop de difficultés. Après quoi la division se divisa en trois partis. J'étais de ceux qui affrontaient le Mizukage.

En effet, j'assistais au spectacle ridicule auquel je ne voulus point participer. Mes alliés avaient beau savoir que le Mizukage n'était qu'un mirage provoqué par la palourde qu'il avait invoqué plus tôt, ils continuaient de gaspiller leurs énergies. Nous ne possédions pas de Shinobis sensoriels et une technique de masse aurait pu blesser mes compagnons d'armes, c'est pourquoi je me contentais de rester en retrait en attendant avec impatience le retour de Gaara.

Le retour du Kazekage semblait être un miracle aux yeux de tous, mes compagnons étaient éreintés par leurs assauts à répétition. Ils n'allaient pas survivre longtemps selon moi s'ils continuaient de gaspiller autant d'énergies. Une guerre peut être longue et garder ses forces était d'après moi la clé du succès. Notre plus grande arme était notre cerveau mais beaucoup d'entre nous semblaient dépourvus d'armements.

Les terribles assauts du Mizukage provoquèrent de nombreuses blessures, son pistolet à eau était rapide et notre nombre était gênant pour esquiver. J'avais pour ma part de nombreux filets de sang qui coulaient le long de mon bras gauche. Mon coeur était fatigué par les nombreux mouvements que j'avais dû effectuer pour éviter les attaques de l'ancien leader du village caché de Kiri.

Celui-ci nous avait envoyé des clones d'huile qui explosaient à proximité de leurs adversaires. Fort heureusement Gaara possédait encore de l'énergie à revendre et protégea les Shinobis qui s'exposaient trop avec son sable ce qui nous évita de subir de nombreuses pertes supplémentaires.

Après un long combat, le héros de Konoha Naruto qui avait rejoint le champ de bataille et Gaara parvinrent à sceller le Mizukage aux ridicules petites moustaches. L'ampleur de la pyramide ayant servi à emprisonner l'ancienne ombre de Kiri était impressionnante. Naruto et Gaara étaient scandés par les Shinobis. En effet, aux yeux de tous ils étaient les héros de cette bataille.

Cependant, la guerre ne faisait que de commencer et comme dit le proverbe, nous avions gagné une bataille, mais pas la guerre. Des renforts arrivèrent rapidement et des blessés furent évacués, les plus chanceux étaient en état de marcher, les autres étaient emmenés sur des civières.

Arriva ensuite une des batailles les plus meurtrières de cette guerre. Sur un rocher se dressait l'ex Tsuchikage qui semblait avoir été scellé plus tôt. La joie laissa place à une incompréhension générale. Mais, ce ne fût rien comparé à l'apparition d'une seconde personne sur ce monticule de terre. Madara Uchiha. Le vrai ! Ainsi donc l'homme masqué était un imposteur.

Je pouvais lire dans les yeux noirs du Uchiha une haine qui ne ressemblait en rien à celle qui me rongeait ces dernières années. Sa puissance n'avait d'égal que les ténèbres qui émanaient de lui. Il nous faisait face, seul ! Il se mit à courir dans notre direction et un bon nombre de Shinobis périrent lors du premier assaut qui n'était qu'une petite démonstration du Taijutsu du ninja légendaire. Je savais qu'il ne fallait pas observer le Shinobi dans les yeux, ne possédant que très peu d'aptitudes au corps à corps je me contentais d'attendre qu'une occasion fasse son apparition. Cependant, lorsque la Shinobi de Suna Temari poussa Madara à utiliser le Ninjutsu, je n'eus d'autres choix d'intervenir aux côtés des adeptes du Suiton afin de contrer une puissante vague de flammes. Un immense écran de fumer recouvra le champ de bataille rendant notre assaillant imperceptible.

D'immenses boules de feu semblables à des météorites se mirent à nous pleuvoir dessus. Mes avant-bras ne furent pas épargné. J'étais en train de composer une série de signes afin de nous abriter avec du Suiton lorsqu'une boule explosa à proximité de mes avant-bras qui furent violemment brulés. Je ne pouvais plus les bouger... J'étais pétrifié, la douleur était telle que je ne parvenais même pas à crier. Comment un homme pouvait-il être aussi puissant... Je tombais les deux genoux en avant sur le sol en regardant le ciel. Je n'avais été que d'un faible apport à cette guerre.

Un Shinobi de l'alliance qui était vêtu des vêtements de Konoha posa sa main sur mon épaule. Il avait l'air de ne pas manquer d'assurance. Nos regards se croisèrent avant qu'il ne se mette à courir sur Madara. Je me relevais doucement avant de me mettre à courir également, même sans mes avant-bras je me devais de servir lors de cette guerre, je ne voulais surtout pas être un poids pour notre armée.

Hélas la dernière chose que je vis de cette guerre fut le sabre d'Amaterasu s'abattre sur nos troupes, moi y compris. Cette vision laissa place à un long trou noir.

Au même titre que la presque totalité de l'armée, je fus emprisonné par le Tsukuyomi Infini. Durant un court instant j'ai donc vécu dans un monde parfait, un monde de paix. Je vivais avec Aoshiki qui portait notre enfant, en face de moi se trouvaient mon sensei et mes deux anciens partenaires. Ma vie était parfaite, j'avais même le sentiment de connaitre mon père, ce qui demeurait-être un grand mystère pour moi au jour d'aujourd'hui.

Les années ayant suivi la guerre furent calme et paisible. Les villages s'étaient reconstruits, les vieilles alliances semblaient survivre aux tensions économiques. J'étais pour ma part devenue un autre homme. Ma vision lors du Tsukuyomi, bien qu'il ne s'agissait que d'un Genjutsu, m'avait fait comprendre que je n'étais qu'un enfant apeuré lorsque j'avais mis fin à l'existence des êtres qui m'étaient chers. C'est pourquoi, la première étape vers la rédemption était de me comporter comme un homme. Dès que l'occasion se présentait je réalisais une bonne action. Si bien que certaines personnes me prenaient pour un farfelu.

J'avais appris à vivre avec la douleur de mes avant-bras, mais les visages des personnes que j'avais vu périr me hantaient. Le plus inquiétant était que je me rappelais parfaitement des traits des personnes mortes de ma main ou durant la guerre, mais le visage des vivants semblait si flou. Je m'étais juré de ne tuer qu'en cas de nécessité de manière à ne pas voir davantage de minois. De plus, cela faisait partie de la promesse que j'avais faite à Aoshiki.

Mon corps avait beaucoup changé, mais ma bonne nutrition et mes exercices réguliers m'avaient permis de devenir le plus séduisant trentenaire du village.

Je faisais désormais parti de la Section d'interrogatoire et de torture de Kiri. Mes talents de comédiens et ma connaissance de l'anatomie humaine faisaient de moi une recrue de choix. Depuis désormais douze années j'effectuais diverses tâches pour cette brigade. Que ça soit de l'infiltration ou bien de la torture. J'étais connu pour enchaîner les missions sans broncher et pour mon sang froid.

Récemment mes dernières missions m'avaient poussé à être soucieux. Le monde avait beau être en paix, les vagues migratoires vers le village de Shigakure demeuraient très inquiétante. La haine des Nukenins et des villageois rejetés étaient désormais rassemblées dans un même village. Un tel regroupement de rage était selon moi une trop grande menace pour continuer de vivre comme-ci tout allait bien. Je faisais partie de ceux qui estimaient nécessaire de prendre des mesures radicales afin d'assurer la paix à Kiri.

Je m'entraînais régulièrement afin de pouvoir être un acteur majeur de la guerre qui allait être engendrée pour cette vague montante. Je ne désirais plus être un simple pion mais bel et bien faire partie de ceux qui distribuent les cartes. C'était le rêve d'Aoshiki et à travers moi ses désirs et ses ambitions survivaient. J'avais fait faire une stèle en son nom, le Kunai avec lequel ma bien aimée s'était suicidée était scellé sur la plaque. Dès que j'avais le temps je passais lui rendre visite afin de vanter mes succès et mes bonnes actions. J'espérais sincèrement qu'elle observait l'homme que j'étais devenu, pour elle.