« I wanna hide the truth, I wanna shelter you. But with the beast inside, there's nowhere we can hide. No mattert what wee breed, we still all made of greed. This is my kingdom come »

Will become

Des grands bâtiments que même le plus imposant des vieux arbres aurait du mal à cacher. De nouvelles technologies qui font de l’ombre aux choses simples de la vie. C’est comme un renouveau, un monde différent qui accueille une génération suivante. Ils se sont battus pour ça, ils ont fait preuve de courage, d’audace et ont affronté la Mort pour gagner tout ceci. Et certains de leurs proches sont morts pour permettre cet avenir. C’est nue façon de les faire revivre, leur faire aimer leur descendance, les rendre fiers de ce qu’ils ont pu apporter, le fruit de leur vivant. Mais plus fiers encore sont ceux qui ont survécu aux changements. Ceux-là sont comme Temari. Ils sont adultes ils sont grands et sont entrés dans l’Histoire, tous autant qu’ils sont. Même cette jeune blonde au bandeau de l’Alliance sur le front, ses quatre petites couettes et son éventail géant à la main. Cette silhouette était surtout connue au village caché du sable, mais avec la guerre, les noms de chaque combattant se sont propagés. Ils ont tous été acteurs de la bataille, et ce au prix de leur propre vie sans aucune hésitation.

Dix-huit ans a passé. Tout a bougé. Cette petite tête fine marquée par le temps sertie de deux prunelles bleues voire vertes par moment étaient dirigés vers l’étendue aménagée d’arbre, de rocher et d’une terre sèche, le tout clôturé de gradin. Ses cheveux blonds toujours attachés en quatre petites couettes touffues se faisaient balayés par le vent. Mais rien ne la dérangeait, au contraire, le vent était son compagnon du premier jour. Elle était souvent revenue voir cet endroit qui lui rappelait quelques souvenirs. Et elle revenait encore aujourd’hui. Cette nostalgie qui s’emparait d’elle à caque fois, Temari en avait l’habitude et elle l’appréciait parfois. La kunoichi en profitait, elle s’arrêtait un instant. Autrefois, elle ne connaissait pas ce bien-être que pouvait procurer le rien. Ce fut Shikamaru qui réussi à l’entraîner une fois sur le chemin de la flemmardise. Elle qui déteste attendre ou ne rien faire… Pour peu de temps, mais ce fut une véritable découverte pour la jeune femme. "Je te rappelle que tu pars en mission demain." Depuis quand le Nara utilisait-il son téléphone pour lui rappeler qu’elle s’en allait pour quelques jours dès le lendemain. C’était à se demander, parfois, s’ils étaient vraiment mariés. La blonde se mit à sourire. Elle connaissait le paresseux par cœur, et elle savait desceller les moindres intentions cachées, et derrière ce message elle y voyait la détresse quand elle n’était pas à la maison. Il voulait qu’elle rentre. La femme décida cependant de ne pas répondre et resta assise sur le rebord du gradin le plus élevé du terrain d’entraînement.

En effet, demain elle partait en voyage pour son village natal : Suna. Peut-être était-ce le conseiller du Nanadaime Hokage qui avait suggéré la sunajin pour cette mission, et si c’était le cas il avait bien fait. Une quête tout à fait banale, un simple convoi de marchandise arrivant de Suna jusqu’à Konoha. Mais pour Temari c’était l’occasion de revoir son pays, le vent chaud sur sa peau, le sable griffant celle-ci,  un climat rude qui lui manquait tant. Et puis surtout, elle pourrait revoir ses frères. Elle était persuadée qu’ils avaient changé tout les deux. Intérieurement elle espérait aussi que ni l’un ni l’autre n’avait eu l’idée de se trouver une petite amie sans lui en avoir parlé. Car ils s’appelaient presque tout les soirs, du moins c’était le cas avec Kankuro, bien qu’un peu moins avec le Kazekage –ses fonctions obligent–. En soit, elle avait des nouvelles régulièrement mais les voir en face à face était bien différent. D’ailleurs les deux frangins devaient probablement respirer un peu, n’ayant plus leur mère-poule pour les surveiller. La femme songea alors à un jour emmener Shikamaru et Shikadai, pourquoi pas. Et même s’il le fallait, elle irait personnellement voir Uzumaki Naruto pour qu’il donne des jours de congés à son conseiller et au genin. Sa famille réunie à Suna, même pour une petite période. Elle n’en disait rien mais voir son enfant si bien s’entendre avec ses oncles la remplissait de bonheur. Ce fut sur cette note de rêverie qu’elle recula de justesse son visage, laissant un oiseau la frôler pour aller se poser à quelques mètres.

Quand elle repartait quelques années en arrière, douze pour être exacte, elle se voyait gonflée comme un ballon de baudruche. En fin de grossesse sur le point d’accoucher… Soit les pires moments de sa vie. Temari se souvenait qu’à cette époque elle aurait préféré revivre les combats qu’elle aimait tant, elle regrettait même les entraînements de Mitsumasa-sensei. Elle revoyait son époux stressé. Enfin tout est relatif. Il était stressé à sa façon, et c’était déjà un énorme pas. Et puis le jour de l’accouchement. Neuf mois de pure « galère » comme pourrait le définir Shikamaru, pour un jour merveilleux : l’arrivée de son fils adoré. Avec du recul, la blonde se disait qu’elle n’était pas du tout prête pour être mère, elle qui avait encore en tête son but d’être la meilleure. Ses rêves aussi féministes n’avaient pas disparu –et n’ont pas disparu–. Comment allait-elle accueillir à bras ouvert un petit être si fragile ? Surtout avec sa tendresse légendaire… Installée sur son rebord, la maman plongeait dans ses souvenirs sans aucune retenue et en riait. Quand elle regardait le présent elle se disait qu’elle avait rempli sa mission finalement. Peu importe si elle était devenue la meilleure kunoichi, elle avait trouvé sa place. Elle était aux côtés de l’homme de sa vie, était là pour son fils et l’aimait plus que tout au monde. Elle était même fière d’eux. Shikamaru conseiller de l’Hokage –d’un autre côté elle ne le voyait pas faire autre chose– et Shikadai récemment reçu à l’examen de l’académie ninja et faisait équipe avec l’enfant Akimichi et l’enfant Yamanaka. Il avait hérité de l’intelligence des Nara et malheureusement de leur tempérament mais ce n’était plus un défi pour la kunoichi, elle qui avait déjà apprivoisé le père. En tant que femme ninja elle se débrouillait pour toujours s’exercer entre deux repas à préparer et s’autorisait depuis quelques années à reprendre les missions et les activités d’un ninja. Et puis Temari leva ses yeux vers le ciel. Qu’en dis-tu maman ?

La sunajin mit fin à son élan de nostalgie soudainement sans même attendre une réponse rhétorique à son interrogation. Elle se leva de son siège et épousseta son kimono noir cintré d’un tissu rouge autour de la taille. Ses jambes avancèrent tranquillement vers un coin du carré bétonné puis elle finit par sauter sur le toit qui couvrait les gradins. La lune était à peine visible à cause des derniers rayons du soleil qui l’aveuglait encore un peu. La kunoichi se laissa tomber droit sur la terre ferme, sans aucune crainte. Elle replaça son éventail récupéré au passage sur son socle situé dans son dos. Alors qu’elle allait emprunter le chemin de la maison Nara, elle redressa la tête et ne bougea plus. Un mince sourire se dessina au coin de ses lèvres tandis qu’elle déchiffrait la silhouette qui était devant elle.

« Je savais que je te trouverais là. »

Un corps grand et mince. Des vêtements débraillés. Un bouc brun au menton. Des traits fatigués. Des petits yeux marron foncés. Une coiffure qui n’avait pas changé depuis le début, des cheveux ébènes toujours attachés. Il osait même bailler devant elle. Temari se contenta de venir jusqu’à l’homme, glissant ses doigts le long de ceux de Shikamaru.

« J’étais pas perdue, tu sais. J'espère pour toi que tu n'as pas laissé Shikadai tout seul. »

Et la conversation s’arrêta là, ils ne faisaient plus que marcher dans la même direction, main dans la main. Temari était mariée, elle était mère aussi. Habitant à Konoha elle ne retournait que rarement à Suna, donc ne voyait pas souvent ses petits frères. Elle avait pendant un temps laissé pour compte sa passion pour les combats. Puis elle avait repris, se disant qu’elle devrait protéger son enfant, bien qu’elle souhaitait que la paix instaurée perdure, encore et encore. Elle s’était fait des amis depuis. Elle demeurait pourtant cette agaçante femme active lutant pour les droits de la gente féminine. Mais maintenant elle était épouse, elle était mère, et plus qu’une kunoichi de Suna, ou même de Konoha, elle se considérait kunoichi du monde entier.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia