J'étais là couché seul dans le noir, aucun bruit, rien n'était présent pour troubler mon possible sommeil. Pourtant, il m'était impossible de fermer les yeux, cela faisait des jours que mes yeux ne s'étaient pas fermés, rien qu'une petite heure. Pour cause à chaque fois qu'il le faisait son visage venait me hanter, le visage de la femme que mes mains avaient tuée. Shisei Atori, elle était là, c'était impossible oui, mais elle l'était. Un bruit vint d'ailleurs stopper ma tranquillité, il venait du salon. Lentement mon corps se leva, d'un pas rassuré je me dirigeais vers ce dit bruit. Mais rien, il n'y avait rien. Tout en me retournant mes yeux virent une chose à terre, il s'agissait d'une vieille photo, celle de mon mariage avec Atori. J'étais là comme un abruti à la regarder depuis quelques minutes sans savoir quoi faire, quoi penser, quand d'un coup quelque chose posa sa main sur mon épaule. Me retournant avec hâte en position de combat prêt à en découdre. C'était elle, devant ma personne, se tenant debout comme si cette dernière était en vie. Mon corps resta stoïque, mes yeux grands ouverts tout comme ma bouche.  Après un moment sans le moindre moment juste à l'observer mes mains attrapèrent le premier objet à ma portée, dans un premier temps ma bouche bougea doucement pour laisser passer un petit « tu es morte… » Après l'avoir répété une dizaine de fois de plus en plus fort avant de lancer cet objet dans sa direction et en fermant les yeux. Une fois ouvert à nouveau elle avait disparu comme si rien ne s'était passé. Respirant de plus en plus fort, transpirant, désorienté. Après un petit moment à calmer ces émotions inconnues pour ma personne, mes pas me menèrent dehors de cet appartement.


Il faisait relativement frais et peu de personne était présente dans les rues à cette heure, seul quelques personnes bourrés rentrant chez eux ou le tentant du moins. Pour ma part j'allais comme ces derniers temps finir ma nuit dans un petit bar à boire pour oublier tout ça, boire pour ne pas y penser. Le gérant jeta un coup d'œil vers ma personne, il avait l'habitude de me voir arriver à cette heure-ci. La table à laquelle je m'asseyais était libre comme toujours, dans le coin près de la fenêtre, m'asseyant sur le siège se trouvant le plus loin de cette dite fenêtre la tête vers le mur et la porte se trouvant dans mon dos. L'homme venait de déposer un verre devant moi, du saké ainsi qu'une bouteille pleine. Le premier verre disparût rapidement baissant la tête pour regarder vers le sol tout en tentant de ne pas trop penser. C'est à ce moment que quelques mots vinrent troubler ma quiétude.


« Toujours la même place dans un bar, n'est-ce pas ? C'était celle que tu prenais toujours quand on y allait ensemble. Dis la voix tranquillement »


« C'est toi qui m'a fait prendre cette Habitude, tu aimais tant t'asseoir en face de moi, mais tu détestais être près de la fenêtre. N'est-ce pas Atori ? Répondais-je tout en levant la tête lentement. »


Elle n'était déjà plus là, pourtant sa voix... Je l'avais entendu, sa présence je l'avais ressenti, son parfum je venais de le sentir. Ma main vint remplir à nouveau le verre tandis que mon corps se levait tranquillement, une fois ce dernier fini mes pas me menèrent dehors. Il était temps de rentrer et tenter une nouvelle fois de dormir. Malgré tout, en marchant je ne pouvais pas m'empêcher que sa présence et ses apparitions avaient une raison, je ne la voyais pas avant et maintenant ma femme était là. J'avais besoin d'une nuit de sommeil, car un long voyage s'annonçait à partir de demain.