La cérémonie passée et les festivités plus que sommaires écoulées, Takeya prit naturellement la direction de son domicile. Il y avait un chemin tortueux et bien mal indiqué reliant la demeure de la jeune femme au quartier Kurama. Ce sentier connu des habitués seuls était une veine au vue de ce qu'il venait de se passer. Au moins le couple nouvellement formé n'allait pas subir les regards des curieux en se rendant chez la belle.
Il était alors assez réjouissant de vivre perdue en pleine forêt. Vis-à-vis du village et du clan, cette position allait lui assurer une certaine intimité. Takeya n'aurait pas supporté d'être épiée par ses pairs dans l'unique but de savoir si le mariage avait été consommé ou non. D'ailleurs, elle se demandait ce qu'il allait advenir de cette nuit. La brune glissa un regard à Hatoma qui marchait aussi silencieusement qu'elle, faussement détaché de son environnement, et ne semblait guère plus pressé que la nouvelle dame d'entamer une vie maritale bien rangée.
Pour autant, ce silence avait quelque chose de dérangeant et ne parvenait guère à détendre l'épousée. Cette oppression s'allégea cependant quelque peu en apercevant les angles familiers se dessiner entre les arbres.
« C'est ici, informa-t-elle en pressant le pas.
Elle fit tourner la clef dans la serrure et poussa la porte.
- Je suis rentrée, lança machinalement la kunoichi en se déchaussant.
Comme d'habitude, personne ne lui répondit. Takeya vivait seule ici, entre les souvenirs de ses géniteurs qu'elle salua respectueusement sur l'autel leur étant dédié. Alors elle s'avança et pris la direction de sa chambre, s'arrêtant à peine pour lancer à la voler à son époux qu'il pouvait faire comme chez lui.
L'heure était venue d'ôter ce kimono des plus contraignants et de passer quelque tenue plus confortable. La brune opta alors pour un jogging écru et une brassière noire avant d'enfiler un gilet en sweat prune brodé de la plume blanche de son clan à l'épaule. La capuche accueillit sa chevelure dénouée puis elle passa dans la salle de bain pour se démaquiller et passer un coup de brosse sur sa crinière emmêlée.
Quand elle revint au salon, elle ne fit même pas attention à la présence de son époux et se dirigea résolument vers la cuisine ouverte où elle examina le réfrigérateur. Or de question de se coucher avec une dent creuse et sa vie de célibataire avait donné une certaine arythmie à son métabolisme, il était l'heure de manger et son estomac grondait.
- Tu as faim ? demanda l'Amatera toujours plongée dans son frigo. Il me reste des onigris à la prune salée ou je peux faire des nouilles sautées, l'informa-t-elle. »