Froide, forte, un sale caractère voici les premiers mots qui vous viennent à l’esprit quand le nom de Murasaki est évoqué. Exigeante tant dans son travail qu’avec ses pairs, on pourrait croire que cela fait partie de son « petit » côté caractériel mais les personnes qui lui sont proches savent pertinemment qu’en réalité il s’agit de sentiments d’affection, de protection mal exprimés. Effectivement, les collègues d’Okamoto ne sont jamais ravis de savoir que c’est elle qui va se charger de leur entrainement. Ils ont plutôt tendance à supplier pour changer d’instructeur, essayer de se faire passer pour mort, prier pour leur pauvre âme ou que leur chef meure d’un incident tragique qui l’empêcherait d’arriver jusqu’à eux. Pourquoi morte plutôt que grièvement blessé? Parce qu’une rumeur courrait sur le fait que Murasaki se serait retrouvée entre la vie et la mort suite à une mission périlleuse et que malgré ses blessures elle avait réussi à assurer l’entrainement des Shinobi présents. Il paraitrait même qu’à cause de sa mauvaise humeur, les exercices avaient été des plus terribles. Mais une fois en mission ils sont plus que content d’avoir eu un meneur aussi sévère qui les a préparés à toute éventualité. Ils n’en étaient pas à chanter ses louanges mais savaient pertinemment que s’ils étaient encore en vie, c’était un peu grâce à leur impitoyable instructeur. Alors même si c’était fatiguant, dur, effrayant, impossible, ils retournaient s’exercer avec elle.

    La konoichi a toujours été une grande patriote et fera tout pour protéger son pays. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait fait en entrant dans l’ancien mouvement révolutionnaire qui avait pour but de renverser Yagura. Murasaki n’a jamais eu peur de se salir les mains pour son pays. Elle savait très bien que le chemin vers la restructuration du village de la brume se ferait dans le sang et qu’elle devrait donc être prête à renoncer à beaucoup de choses. Murasaki a fait beaucoup de sacrifices pour Kirigakure. Sur le chemin de la victoire elle a dû abandonner famille, collègues, amis (santé mentale?). Rien de tout cela n’a su ébranler cette détermination, cette volonté de protéger Kirigakure qui l’anime encore aujourd’hui. La konoichi est d’ailleurs un peu décalé par rapport au monde d’aujourd’hui. Le monde Shinobi se veut calme, accueillant et en paix. Tout le contraire de Murasaki qui est plutôt froide, effrayante et colérique. Ses célèbres entrainements extrêmes, nécessaires avant la guerre, ne sont plus d’actualité, de même pour son côté intimidant. Les assassinats ne sont plus à l’ordre du jour, de même que les complots pour renverser un gouvernement tyrannique. En bref, Murasaki est un peu comme un vestige du passé de Kirigakure.

    La Shinobi a été fortement marquée, tant sur le plan psychologique que physique par son passage en prison. Les tortures et autres joyeuseté lui ont laissé des marques indélébiles. Si celles psychologiques ont réussi à s’estomper un peu avec le temps, celles physiques sont encore très présentes. A l’époque où le Mizukage était encore Yagura il ne faisait déjà pas bon d’être ninja alors prisonnier… en ce temps-là, la politique était de supprimer les Nukenins mais la konoichi avait fait exception car elle possédait beaucoup d’informations sur ses camarades révolutionnaires, qu’elle n’a jamais trahie soit dit en passant. La prison ne fit qu’exacerber le caractère solitaire et froid de Murasaki. Elle a également fortement accrue le nombre de ses monologues intérieurs jusqu’à l’apparition d’un double ayant sa propre personnalité. La shinobi s’était rendu compte que cette personne n’était pas réelle uniquement lors de sa libération. Que ça soit par manque de volonté ou pour cause d’un trouble réelle, la konoichi ne s’est jamais débarrassée du fruit de son imagination tordu.

    Murasaki n’a jamais aimé montrer ses émotions, même envers sa famille. Etant de la vieille école, elle a vite apprit que les sentiments étaient des choses dangereuses qu’il valait mieux ne pas révéler au grand jour. Même aujourd’hui, alors que Kirigakure est en paix depuis près d’une décennie la konoichi a du mal à s’ouvrir à sa famille et aux autres de manière générale. Seul son frère Hatsuharu, fait exception. Les retrouvailles d’après guerres avait été quelque peu houleuse mais en 10 ans Murasaki a grandement modifié son comportement envers son frère. Elle est dorénavant plus proche de la mère poule ou de la mamie gâteux que d’une sœur.  

    La Shinobi n’a pas grand-chose dans sa vie hormis son métier. Elle n’a pas particulièrement de hobbies. Elle passe son temps à martyriser les pauvres ninjas sous sa garde et effrayer ses collègues, ce qui est plutôt une bonne chose pour eux. Si si, c’est quand Murasaki apprécie quelqu’un ou estime que la personne a du potentiel qu’il y a interaction. Sinon la personne se retrouve simplement devant un mur de glace froid, silencieux et effrayant avec une aura maléfique. La konoichi aime fumer des cigares à longueur de journée (elle a une collection très exhaustive des tabacs présents dans le monde Shinobi) et boire du saké.

    Murasaki n’est pas du genre à rester passive. Elle déteste attendre. En mission elle sait parfaitement se contenir mais ailleurs c’est tout à fait différent. Attendre quelqu’un pour un rendez-vous, qu’il disserte trois heures avant d’en venir aux faits, qu’à l’entrainement il faille plus de 5 minutes avant qu’elle ne soit attaqué est impossible. Dans le premier et le dernier cas elle irait chercher ces retardataires/tires aux flancs (et personne ne voudrait se retrouver à leur place). Dans le second cas elle donnerait une « tape virile » pour « aider » la personne en question ou elle lui hurlerait dessus… ou les deux selon son humeur.

    Murasaki est née durant une nuit pluvieuse à Kirigakure, ce qui n’était pas franchement inhabituel pour le pays de l’eau. Ses parents : Kensei et Asuna étaient tous deux shinobi de Kirigakure. Pas le métier idéal pour l’époque je vous l’accorde : assassinats, entrainements mortels etc. La vie d’un ninja à Kiri n’était pas des plus réjouissantes. Kensei était devenu shinobi par vocation, par devoir envers sa patrie. L’homme était très attaché à son pays et voulait faire en sorte qu’il prospère. C’était également un homme à l’allure sévère, certainement à cause de l’entrainement des Kirijin. Il était plutôt doué et reconnu à Kirigakure que ce soit pour ses capacités, son obéissance  ou son sérieux. Asuna était devenu une knoichi plus par nécessité que par souhait. Elle avait d’ailleurs profité de la naissance de Murasaki pour arrêter.

    L’enfance d’Okama n’avait pas été des plus tendres. Kensei et Asuna lui avaient fait subir un entrainement intensif pour mettre toutes les chances du côté de leur fille pour l’examen des Genins. Effectivement Murasaki faisait partie de la génération qui était passé Genin juste avant Zabuza Momochi, autrement dit l’une des dernières générations à s’entretuer pour monter en grade.  

    Murasaki, âgée de 18 ans prenait tranquillement son repas en compagnie de sa mère et de son frère, Hatsuharu, qui avait 5 ans. Kensei quand à lui était parti en mission depuis quelques jours C’était donc un diner calme, comme les autres pour la petite famille jusqu’à ce quelqu’un vienne toquer frénétiquement à leur porte. Murasaki alla ouvrir :

« Meï ? Un souci. La jeune femme semblait haletante et paniquée
-C’est… c’est ton père… Il s’est fait griller… Les yeux de la blonde s’écarquillèrent. Il faut que tu partes avec ta famille et vite!
-Tch… Tu sais très bien qu’on n’a aucune chance face aux chasseurs de déserteurs !
-Murasaki tu…
-Meï… tu peux surveiller ma mère et Hatsuharu? Coupa la shinobi. Meï fronça les sourcils, voyant difficilement où est-ce que la blonde voulait en venir. Je vais régler le problème… mais je ne peux pas les protéger en même temps.
-Bien… mais je ne pourrais pas les garder plus d’une nuit… Après cela risque de mettre ma couverture en péril.
-Je sais. »

Murasaki disparut quelques secondes plus tard à travers la brume. Elle revint le lendemain, le teint pâle, des poches sous les yeux et les vêtements ensanglantés. Ce fut Meï Terumi qui lui ouvrit :

« Je m’en suis occupée… Hatsuharu et ma mère ne risque plus rien…
-Je suis désolée… compatie la future Mizukage.
-C’est pas ta faute… »

    Il fallut ensuite expliquer à Asuna et Hatsuharu de quoi il en retournait. Elle leur expliqua que Kensei était un traitre et qu’elle avait reçu l’ordre de le tuer, ce qu’elle avait fait. Que du coup la maison lui appartenait car Asuna avait plus ou moins été déclarée complice et destituée de sa citoyenneté. Hatsuharu était trop jeune pour comprendre ou pour servir à quoi que ce soit alors le Mizukage se moquait de son devenir. Murasaki déclara qu’ils n’étaient dorénavant plus les bienvenus ici. La jeune femme savait pertinemment qu’avec cela ils partiraient à Ame, rejoindre la sœur d’Asuna. Cela lui faisait mal de dire toute ces choses horribles. Mais il le fallait, pour leur sécurité. Murasaki savait qu’avec ça elle avait peu de chance de revoir sa famille un jour. Mais elle préférait les savoir rancuniers, loin et vivant plutôt qu’aimant et morts.

    Deux femmes étaient accoudées à la balustrade d’un bar du village de la brume. L’intérieur de la bâtisse était bruyant mais l’extérieur était étrangement calme.  On n’entendait pas grand-chose hormis le son de la pluie tombant sur Kirigakure :
« Meï… murmura Murasaki un cigare à la bouche.
-Hum? Fit Terumi en relevant la tête.
-Tu penses vraiment que tu arriveras à changer ce pays ? Demanda la blonde en fixant un point loin devant elle.
-Je l’espère de tout cœur »

    Répondit la konoichi avec un petit sourire triste. Sa comparse n’avait pas été un des membres des plus actifs dans leur lutte contre Yagura, plus à cause de Kensei, qu’à un manque de de volonté. Son père avait toujours refusé qu’elle fasse pleinement partie de la révolution mais désormais Terumi savait que rien ni personne ne pourrait empêcher la jeune femme de se battre pour ses convictions.

    Les années passèrent, la Shinobi s’entraina durement, réalisa diverses missions pour Kirigakure. Elle y récolta quelques cicatrices, une des nombreuses sur sa poitrine notamment. Elle prit rapidement la place de son père à Kiri que ce soit du côté officiel ou officieux. Okamoto était une konoichi de talent. Elle accomplissait brillamment ses missions pour le Mizukage et pour Terumi. Jusqu’au jour où elle devint elle-même Nukenin. Lors d’une mission avec Terumi pour les révolutionnaire elle dû faire un choix entre elle et Meï. La Shinobi, sachant que la future Mizukage serait sa camarade, n’hésita pas une seule seconde. Elle se retrouva donc à erré seule sur le continent pendant un an, tentant vainement d’échapper aux chasseurs de déserteurs.

    Elle se fit attraper et emprisonner à Kiri. C’est là que l’enfer se déchaina. Deux ans de cauchemars et de tortures. Habituellement les Nukenins étaient tués rapidement mais comme Murasaki faisait partie de la révolution et que Yagura tentait tant bien que mal d’obtenir des informations sur ses ennemis elle ne fut pas exécutée. Mais elle aurait largement préférée mourir plutôt que de vivre ça. Au bout de deux ans ses anciens compagnons réussirent à la libérer. Okamoto n’était alors plus que l’ombre d’elle-même. Beaucoup de temps furent nécessaire à la jeune femme pour redevenir ne serait-ce qu’un semblant de ce qu’elle était autrefois. Après son évasion plus personne n’entendit parler d’elle.

    La jeune femme resta malgré tout active dans la révolution. Elle agit dans l’ombre jusqu’à ce qu’elle puisse faire son grand retour à la mort du Mizukage. C’est à ce moment-là qu’elle écopa de sa balafre sur le visage. La mort de Yagura reste un grand mystère pour les habitants du pays de l’eau, sauf pour les membres du groupe révolutionnaire qui ont tous participés, de près ou de loin à la chute du tyran sanguinaire.

    Meï Terumi succéda donc au précédent Mizukage. Elle réhabilita un grand nombre de ninjas, dont Okamoto, qui purent reprendre une vie presque normale. Murasaki recommença à enchainer les missions, les ninjas du pays de l’eau étaient tous très occupés à tenter de remettre le pays sur les rails. Mais peu de temps après arriva la guerre avec l’Akatsuki, l’alliance du monde shinobi. Okamoto, comme tous les autres ninjas, participa. Après tout, sauver son monde de la destruction était une bonne raison de se battre.

    Par chance, force, volonté, appelez cela comme vous voudrez elle y survécu. La konoichi participa à la reconstruction quand elle fut remise de ses blessures. Le règne du précédent Mizukage avait déjà laissé le pays dans un état lamentable mais ajouter à ça les affres de la guerre… Mizu no Sato eut besoin de beaucoup de temps pour retrouver un système économique et politique stable. Aujourd’hui encore subsiste quelques dissensions au sein du gouvernement mais la paix durable qui s’était installé sur le monde shinobi avait balayé la majeure partie de l’opposition.

    Asuna ainsi que Hatsuharu étaient retournés peu de temps après la fin de la guerre au village caché de la brume. Asuna avait vite compris ce qui s’était réellement passé la nuit de la mort de son mari et avait décidé de pardonner sa fille il y a des années de cela. La chose fut beaucoup plus compliquée pour Hatsuharu. Il avait passé des années à jurer qu’il vengerait le meurtre de son père pour finalement découvrir que tout c’en quoi il avait cru n’était qu’une illusion. Il fut beaucoup chamboulé quand Murasaki lui expliqua que si quelqu’un d’autre qu’elle avait tué Kensei, ils auraient tous été déclaré complices et seraient probablement mort à l’heure qu’il est. Okamoto n’avait pas réellement combattu leur père, elle n’avait à l’époque clairement pas le niveau pour faire cela. Kensei savait parfaitement pourquoi son ainée était venue le chercher et avait accepté sa mort pour sauver sa famille. L’adolescent se remit beaucoup en question après cela  et devint très proche de sa sœur qu’il connaissait finalement très peu. Ils tissèrent des liens étroits et le jeune homme découvrit que finalement, il préférait parfois quand il la détestait encore :

« Tu as tes shurikens ? demanda très sérieusement la blonde, un cigare à la bouche.
-Oui Nee-chan, soupira Hatsuharu en réajustant son sac.
-Kunaï ?  Continua l’ainée.
-Oui Nee-chan,  souffla le jeune homme.
-Tu as bien mang…
-NEE-CHAN JE VAIS JUSTE ATTRAPER UN FOUTU CHAT !!!! »