Kazumori est né il y presque une trentaine d’années au village de Kiri. Il n’est pas arrivé seul dans ce monde peuplé de ninja, il était en effet accompagné d’un frère jumeau, Shigeru. Bon en fait, c’était plutôt qui lui accompagnait son frère. Ça s’est joué à une seule malheureuse minute. A première vue, ce n’était peut-être grand-chose, mais pourtant, cette minute allait décider d’une grande partie de ce qu’est aujourd’hui Kazumori. En effet, dans n’importe quelle famille, il aurait été aimé au même titre que son « aîné » mais il a fait l’erreur de naître chez les Kagami. Cette famille n’était pas connue et c’était bien normal, elle n’avait rien pour la démarquer des autres. Elle ne disposait pas de Kekkai Genkai pour l’élever au niveau des clans les plus prestigieux de Kiri. Et pourtant, s’il y avait bien quelque chose que cette famille semblait avoir dans les gènes, c’était l’ambition. Une ambition brûlante au point d’en consumer l’âme de ses membres. En quoi cela pouvait-il être néfaste pour le jeune Kazumori demanderez-vous ? Et bien tout simplement que lorsque l’on est une famille modeste mais qu’on aspire à une place au soleil, plutôt que de disperser ses moyens, on les concentre pour investir sur sa chance la plus sérieuse d’y parvenir.

Voilà pour les bases de la vie de Kazumori. Des parents qui ne s’intéressaient pas à lui et qui accordaient toute leur attention à son frère qui lui était en tout point semblable, sauf qu’il était sorti en premier du ventre de sa mère. Autant dire que son enfance ne fut pas des plus joyeuses. Tout ce qu’un enfant pouvait faire pour rendre ses parents fier de lui, tout ce qui pouvait les amener à lui jeter ne serait-ce qu’un regard, Shigeru l’avait fait avant lui. Les Kagami nourrissaient tellement d’espoirs pour celui qu’ils érigeaient comme un héritier qu’ils en oubliaient qu’ils avaient un deuxième fils. C’était vrai que ledit héritier était un enfant assez précoce mais Kazumori était assez bon lui aussi et ça, personne ne le voyait. Petit à petit, le volontarisme du petit garçon laissa place au désespoir et à la solitude. Parce que son aîné était mis en avant par ses parents, c’était vers lui que se tournait tout le monde, même les autres enfants, préférant jouer avec Shigeru le prodige plutôt qu’avec la contrefaçon.

Ainsi, au fur et à mesure qu’il grandissait, Kazumori appris à profondément détester son double, ce garçon qui lui ressemblait et qui en même temps était tellement différent de lui. Après tout, c’était lui qui étant le premier à naître, avant capté toute l’attention de leurs parents ! Et en plus, il avait même le culot de venir le narguer à chaque fois en faisant le premier pas vers lui pour essayer de sympathiser ! Quel toupet ! Oser lui voler ses parents et tenter d’avoir en plus son approbation pour ça ! Quel arrogant personnage ! Non décidément, Kazumori ne pouvait juste pas supporter cet odieux personnage qu’était son jumeau, réussissant partout et le reléguant au statut de « raté de la famille ».

Cette haine devint telle qu’il aurait souhaité que l’ancienne forme de l’examen Genin soit toujours en vigueur quand il fut l’heure pour eux de le passer. Il n’aurait pas hésité à tuer son propre frère pour prouver à tous qu’il était meilleur et pour ainsi s’attirer l’attention de ses parents, celle qu’il méritait. Malheureusement, cette coutume fut abandonnée quelques années auparavant à cause d’un certain Zabuza… Du coup, Shigeru et Kazumori purent tous les deux devenir des Genins sans que personne n’ait à mourir. A partir de là, l’écart grandit encore entre les deux frères ennemis (bien que cette relation d’ennemis n’était qu’unilatérale, Shigeru essayant désespérément de se rapprocher de son jumeau). Shigeru gagna de plus en plus en prestige en réussissant avec brio de nombreuses missions mal engagées. Alors que les exploits de Kazumori étaient passés sous silence (et étaient surtout beaucoup moins nombreux, mais ne comptez pas sur lui pour l’admettre), provoquant chez lui encore plus de ressentis vis-à-vis de son frère.

Puis un évènement vint bouleverser la vie des frères Kagami : la plus grande guerre du monde Shinobi. Cela faisait moins de deux ans qu’ils avaient eu leur bandeau de ninja. Durant les prémices de la guerre, seules les unités d’élites étaient réquisitionnées mais bientôt, une guerre totale éclata. Malgré les enjeux colossaux, aucun genin ne fut autorisé à participer. Ils étaient l’avenir du village, il leur incomberait de reconstruire le village et de le guider vers sa grandeur d’antan. Que ce fut dur pour Kazumori de ne pas pouvoir aider, de voir tout le monde partir en guerre et d’apprendre jour après jour leur mort… La culpabilité le rongea et il se mit à détester son impuissance.

Heureusement (même si tout est relatif), la guerre prit fin, même si les conséquences furent désastreuses. Chacun avait perdu des êtres chers et il fallait parfois se reconstruire soi-même mais également le village. Avec cette guerre meurtrière, c’étaient toutes les cartes qui étaient redistribuées au niveau de la géopolitique. C’était maintenant une course contre la montre pour savoir lequel se relèverait le plus vite et amorcerait son développement de façon à prendre une avance technologique, économique ou militaire sur ses concurrents. Mais avant tout ça, il fallait remettre de l’ordre dans le pays. Beaucoup avaient profité de l’agitation suscitée par Madara pour s’adonner au banditisme et les missions pour éviter qu’un groupuscule ne prenne trop d’ampleur étaient devenues un quotidien pour Kazumori. Ce fut d’ailleurs une de ces missions qui amena un vrai tournant dans la vie de notre jeune ninja.

Il s’agissait d’une action de grande envergure, plusieurs équipes étaient réquisitionnées pour porter un coup fatal à une organisation criminelle qui accueillait en son sein des nukenins, d’où le caractère encore plus sensible de l’opération. Parmi les ninjas missionnés se trouvaient Shigeru et son équipe dont la seule présence mettait tous les Kirijins en confiance. L’attaque fut néanmoins violente et les shinobis tombèrent les uns après les autres. Kazumori affronta avec l’aide de pas moins de vingt autres ninjas un revenant aux étranges jutsu Katon. Etranges car les flammes qu’il utilisait étaient aussi noires que les ténèbres. Dès la première attaque, un immense souffle de feu noir balaya Kazumori et lui fit perdre conscience. Quand il se réveilla, plus aucune trace d’ennemis. Sa vue trouble se rétablit peu à peu pour le laisser remarquer quelque chose sur sa main droite, une immonde marque noire, héritage de cette sombre technique de Katon noir qu’il venait de recevoir. Il se rendrait compte plus tard que cette étrange marque lui couvrait tout le flanc droit, remontant jusqu’à son visage, mais ne trouvera jamais comment s’en débarasser. Lorsqu’il étudia la scène du sanglant combat auquel il avait à peine pris part, la seule chose qu’il restait au milieu des cadavres était le corps à peine animé de Shigeru, à genoux un katana planté dans le torse, crachant un liquide vermeil sur le sol poussiéreux. Malgré la haine viscérale qu’il pouvait lui porter, le regard embrumé bientôt vitreux de son jumeau réveilla quelque chose en lui et l’attira vers son frère agonisant pour écouter ses dernières paroles.

_ S’il te plaît, n’en veux pas aux parents, tu comprendras leur motivation.

Kazumori resta muet. Shigeru allait mourir et ses derniers mots étaient pour lui rappeler que dans leur compétition pour avoir la reconnaissance et l’affection de leurs parents, c’était lui qui avait gagné.

_ Maintenant que je vais mourir, dis-le moi s’il te plaît, dis-moi que tu m’aimes mon frère… Dis-moi qu’au fond de toi, tu m’aimais malgré tout.

Les yeux de Shigeru étaient maintenant noyés dans ses larmes. Non, ses derniers mots étaient bien pour lui, son propre frère, pour rechercher non pas l’approbation de leurs parents, mais la sienne. En dépit de tous les efforts de Kazumori pour le repousser, Shigeru continuait à vouloir l’amour de son jumeau, le même qu’il lui portait. Cette scène révéla une brèche dans le rempart que Kazumori avait bâti autour de son cœur. Toute cette carapace de haine vola en éclats sous l’explosion de l’amour que Kazumori portait intérieurement à son double. Son regard dur se transforma en une profonde tristesse à la vue d’un Shigeru agonisant, cherchant le salut dans l’admission d’un amour fraternel réciproque. Bon sang qu’il avait envie de s’excuser pour l’enfer qu’il avait fait subir depuis leur plus tendre enfance, qu’il avait envie de lui dire combien il aurait aimé qu’ils soient heureux tous les deux ensemble pendant tout ce temps, qu’il avait envie de lui dire qu’il voulait qu’il s’accroche et survive pour pouvoir rattraper le temps perdu. Et pourtant, les mots ne vinrent pas. Les yeux de Shigeru devinrent vitreux, son bras essaya désespérément de rattraper celui de Kazumori et la vie quitta son corps en même temps qu’un murmure imperceptible, usant de ses dernières forces, pour lui demander son amour sans le recevoir.

Peu à peu, toutes sortes d’émotions l’envahirent. Mais celle qui enflamma son esprit tel un feu de paille fut la colère. Animé par cette flamboyante fureur, il se leva d’un bond et fonça chez ses parents, bavant presque de rage. À l’annonce de la mort de Shigeru, la mère Kagami fondit en larmes mais il n’en avait que faire. Les insultes fusèrent, il leur cracha tout le venin de sa haine, celle qu’il avait injustement dirigée vers son frère. Il les accusa de l’avoir tué dans leur recherche de gloire et de reconnaissance sociale pour leur propre compte, dans leur recherche de tout ce qu’ils n’avaient jamais pu acquérir par eux-mêmes et qu’ils comptaient gagner par procuration à travers son défunt jumeau. Il les accusa aussi d’avoir engendré cette situation où il s’en était retrouvé à haïr son propre frère injustement. Dans sa fureur, il n’était pas loin de leur mettre toute la misère du monde sur le dos. Puis ce fut à ses parents de répondre, provoquant la consternation de Kazumori. Tout d’abord, ils s’excusèrent. S’EXCUSERENT ! Et ensuite, ils lui expliquèrent le plus calmement du monde que ce choix qu’ils avaient fait n’était pas pour leur propre confort, mais pour celui de leur famille toute entière. Ils espéraient grimper dans l’échelle sociale et acquérir certains privilèges par ce biais. Au fond de lui-même, Kazumori pouvait comprendre ses parents. Mais sa rage l’empêcha de le reconnaître ouvertement. Puis la discussion pris fin subitement lorsque les parents poussèrent l’absence de gêne jusqu’à lui demander de prendre la place de son frère, de représenter la famille Kagami en tant que digne héritier et de les aider à atteindre le haut de l’échelle sociale. Cette dernière demande concrétisa ce qui allait se révéler être une fracture définitive avec ses parents.

Au sortir de cette discussion, Kazumori coupa les ponts et dans la rage qui l’animait, fugua. Il apprit quelques jours plus tard que Shigeru avait finalement survécu à la guerre, qu’il avait été secouru in extremis et qu’il était possible qu’il ne garde aucune séquelle de ce voyage aux portes de la mort. Qu’il fut tenté de rentrer à la maison dès qu’il entendit la nouvelle ! Mais l’orgueil l’en empêcha, ainsi sa haine envers ses parents et sa honte de n’avoir pu donner à son frère les adieux qu’il méritait quand il avait cru le perdre. Alors, il se retourna et prit le large définitivement. Les premiers temps furent durs. Il n’était pas le seul à se retrouver seul et sans repère, il se frotta dans un premier temps à des brigands qui pensaient voir en un jeune adolescent une proie facile, ce qui eut pour effet de placer Kazumori dans une atmosphère de paranoïa extrême qui l’empêcha de faire confiance à tous ceux qu’il croisait. Cela dura cinq ans. Cinq ans de solitude. Mais un jour, au cours de ses pérégrinations, il tomba sur un port anormalement animé. Il s’agissait d’une sorte de procession vers une destination inconnue. Ça faisait un moment que Kazumori parcourait le Pays du Feu et il commençait à se lasser. Alors il embarqua furtivement dans le bateau pour suivre le pèlerinage vers un lieu inconnu…

Ce voyage, vous l’aurez deviné, mena Kazumori aux fondements de ce qui se révèlerait être plus tard Shigakure no Sato. En ce lieu, le jeune fugitif trouva une famille, des gens en qui il pourrait avoir confiance. Il s’attira la sympathie de la première vague d’immigrés grâce à son volontarisme mais aussi la triste solitude que trahissait son visage. Les années passèrent et il travailla d’arrache-pied pour faire de ce lieu un endroit où il faisait bon vivre. D’autres colonies arrivèrent sur l’île et permirent au village de se développer rapidement. Un jeune homme s’éleva un jour afin de proposer des élections en vue de choisir une personne pour devenir le chef du village. Kazumori fut tout de suite séduit par la prestance de cet homme qui se refusait pourtant à occuper le poste qu’il proposait lui-même de créer. Malheureusement, après avoir passé la majeure partie de son temps avec d’autres de ses partisans à essayer de le convaincre de prendre la tête du village. Ce jeune leader d’avenir disparut purement et simplement. Les partisans de l’uns accusèrent ses opposants et les tensions semblèrent sur le point d’éclater. Ce fut alors que l’homme qui allait changer sa vie intervint. Dès qu’il ouvrit la bouche, Kazumori se sentit dans un premier temps serein. Comme si la voix de cet homme le calmait et le rassurait. Puis soudain, un feu flamba dans son âme, aussi violent que le cours du torrent, aussi puissant que les ouragans, aussi ardent que le feu des volcans. Ce feu, nourri par la haine inexplicable qu’il éprouvait envers tous les autres villages ninja, ne quitterait plus jamais ses yeux. Les autres villages ne lui avaient jamais rien fait personnellement, alors il n’avait aucune raison de les haïr. Mais quelque part, peut-être qu’il se cherchait un but dans la vie, quelqu’un à suivre pour ne plus se retrouver seul. Bref, cet homme pour qui Kazumori s’était découvert une adoration aussi inexpliquée que soudaine, était le futur Shikage. Cette rencontre lui donna un but et une raison de se lever tous les jours. S’entraîner au quotidien pour grimper dans la hiérarchie du village, pour protéger et devenir le bras armé du Shodaime Shikage, cet homme qui portait en lui la brûlante ambition de tout un peuple : faire payer au monde entier le mépris à l’égard des leurs. Il n’y était pas encore, mais Kazumori persévèrerait, il n’abandonnerait pas. Il guetterait simplement l’occasion de servir celui pour qui il était prêt à tout…

Le jeune ninja a les cheveux plutôt courts, d’une couleur très sombre, d’un noir ébène. Côté texture, Kazumori a les cheveux très fins, très légers de telle sorte que dès qu’une petite brise se lève, sa crinière virevolte au gré du vent comme dans une danse capillaire. Malgré tout, sa chevelure est très raide, d’où l’apparition de quelques épis et mèches rebelles qui lui reviennent sur le front alors qu’en temps normal, il les coiffe vers l’arrière. Cette chevelure qui plie sous la bourrasque mais ne rompt pas entoure un bien joli visage auquel nous passons maintenant.

L’une des premières choses que l’on remarque chez Kazumori, c’est son regard. Ses yeux sont d’une couleur proche de sa chevelure, de sombres ténèbres qui donnent une profondeur à son regard, comme si on pouvait s’y perdre si on le regardait trop longtemps dans les yeux, tel happé dans un trou noir. Il porte aussi souvent ce genre de regard qui vous transperce, celui qui fait qu’on se dit que si ces yeux étaient des épées, on serait mort. On a l’impression que d’un seul regard, il nous a percé à jour, qu’il a vu au plus profond de notre être, qu’il sait tout sur nous. Il faut rajouter à cela la sorte de tic qu’il a de souvent hausser le sourcil, l’air un brin dédaigneux, ce qui a vite fait de mettre mal à l’aise tous les faibles d’esprit et autres paranoïaques, pensant qu’il se moque d’eux et les considère à peine digne d’intérêt. Son regard transpire une brûlante arrogance, donnant l’impression qu’il sait quelque chose que vous ne savez pas et que ça lui permet de vous dominer de toute sa hauteur. Son nez quant à lui est plutôt pointu, il semble aiguisé presque à la manière d’une lame, un appendice nasal tellement anguleux que certains, pour la plaisanterie (attention aux conséquences) ont coutume de dire que Kazumori se l’est taillé au kunaï. Pas ce qu’il y a de plus marrant, mais ça donne une petite idée de ce que peut être son nez.

Passons ensuite à son corps. Et bien tout d’abord, Kazumori est plutôt grand, atteignant un bon mètre quatre-vingt-quinze. Comparé à sa taille, il est plutôt sec. C'est-à-dire qu’à première vue il n’a pas l’air très imposant, pas très large d’épaule, trapèzes peu développés, rien dans sa corpulence générale n’augure sa vraie musculature. Cependant, il serait un peu hâtif de simplement le comparer à une brindille. Effectivement, Kazumori est certes svelte, mais il n’en reste pas moins athlétique. En dehors de sa corpulence, on peut aussi noter ses bras et ses jambes, qui participent activement à ce qu’on le voie plus comme une allumette qu’à un bonhomme baraqué. En effet, il a de longs bras et de longues jambes d’où sa grande taille. Si on s’attarde sur ses mains, on pourra aussi voir de nombreuses cals, résultat de longues séances d’entraînement le poing serré. Si le physique du jeune cynique est tel quel aujourd’hui, c’est parce qu’il a voulu et a travaillé pour.

Cette partie est aussi l’occasion d’évoquer la gestuelle de Kazumori. Entre tics et autres façons particulière qu’a Kazumori de se mouvoir il y a de quoi dire. On parlera d’abord de sa démarche. En effet, celle-ci laisse totalement transparaître la disposition mentale du jeune homme. Un pas assuré, les mains dans les poches, le dos droit, le torse presque bombé, on sent qu’il est sûr de lui. Sa gestuelle particulière transparaît aussi en plein combat, lorsqu’il affronte son ennemi. Sa manière de se mouvoir devient totalement fluide, sans mouvement inutile, le tout est plaisant à voir, indéniablement gracieux, à la manière d’une danse. Car au final c’est bien cela que le combat représente pour Kazumori : une danse (plutôt dangereuse et meurtrière on en conviendra).

Maintenant, il pourrait être de bon ton que d’évoquer un peu les goûts vestimentaires et l’équipement du jeune homme. La plupart du temps, vous risquez plutôt de le voir habillé alors… De ce côté-là, il est plutôt simple. En effet, aux pieds, il porte des chaussures plutôt légères et surtout très souples, avec cependant des petites plaques de métal sur la pointe de la chaussure, installée là en premier lieu pour atténuer le choc au cas où quelque chose tomberait sur le pied comme des chaussures de protection. Ensuite, il porte un pantalon d’un noir de jais, plutôt serré, voire moulant, d’une simplicité criante. Il arbore également une veste retroussée sur ses avant-bras. D’un blanc neigeux assorti de noires ténèbres, cette veste laisse surtout apercevoir fièrement le torse nu de Kazumori et sa musculature. C’est aussi l’occasion de parler de la blessure qui couvre tout son flanc droit et qui remonte jusqu’au visage. Une brûlure sombre dont lui-même cherche encore l’origine. Le col est relevé, afin de donner un côté plus habillé à son style. Il est aussi équipé de mitaines dans lesquelles sont placées des plaques de métal afin de lui permettre de contrer des lames avec le dos de ses mains. Voilà donc pour ce qui est de la description physique de Kazumori.



Au premier abord, on se rend compte que Kazumori ne se prend pas vraiment au sérieux. En effet, une fois qu’on parle un peu avec lui, il a l’air d’un jeune homme tout ce qu’il y a de plus je-m’en-foutiste. Il ne donne pas l’impression d’être sérieux ou bien de se soucier de quoi que ce soit. Souvent lorsqu’on lui expose un problème, il préfère esquiver le souci avec un petit « On improvisera » ou bien un « Tant pis, j’me débrouillerai » et bien d’autres phrases toutes faites dans le but de repousser le problème à une date ultérieure plutôt que de s’en occuper dès qu’on en a l’occasion, ce qui a le don de le rendre parfois exaspérant. Autre chose qui a très vite fait d’agacer les autres, c’est qu’en plus de ne rien prendre au sérieux, il en rajoute une couche et faisant des blagues (parfois douteuses) avec. Il est partisan du fait qu’on peut rire de n’importe quoi mais oublie souvent le reste de l’adage qui stipule qu’on ne peut pas le faire avec n’importe qui et c’est bien là que se trouve le problème. Car, même si il aime rire de tout, à savoir même de sujets qui devraient révolter ou bien rendre triste, ce n’est pas du goût du tout le monde et ça lui attire souvent des ennuis. Pourtant, comme il aime le dire, mieux vaut rire de tout puisque sinon il faudrait en pleurer. Fidèle à ce trait de caractère, Kazumori est doté d’un fort sens de l’autodérision. C'est-à-dire qu’il aime aussi bien rire de lui-même, mettre en avant ses propres défauts par des vannes. Cela l’aide à mieux faire passer celles qu’il fait sur les autres et surtout, ça montre qu’il ne prend vraiment rien au sérieux, pas même lui-même. Bien évidemment dans tout ça, rien n’est fait pour agresser ou bien attaquer son interlocuteur, tout ça est fait pour faire rire et même si ce n’est pas toujours réussi, on ne peut pas dire que ce n’était pas l’intention.

Cependant, comme il n’est pas le plus grand pratiquant du self-control, il lui arrive parfois que quelques bouts de phrases lui échappent contre son gré. Des phrases qui font de Kazumori quelqu’un d’un peu moins sympa et marrant pour certains. En effet, ces mots qu’il balance volontairement ou non sont souvent plutôt acides. Il s’agit de ces petites remarques finaudes, qui appuient pile là où ça fait mal. Généralement très bien placées, leur effet principal et de « casser » ou plus précisément de décrédibiliser son interlocuteur. Lors de débats animés, il est aussi dans le même genre très friand des « raisonnements par l’absurde », c'est-à-dire qu’il adore prendre le raisonnement du parti adverse et le pousser à l’extrême pour montrer à quel point il ne tient pas la route. Ce ne sont pas vraiment des procédés qu’utilisent ceux qui veulent réellement nourrir le débat mais peut-être plutôt de ceux qui recherchent le conflit, car c’est bien de ça qu’il s’agit. Lorsqu’il s’engage dans ce genre de phases, Kazumori devient très provocateur, parfois violent et cru en termes de vocabulaire, très direct dira-t-on aussi. Disons surtout que le jeune homme est une personne très critique, qui voit très facilement les points négatifs de ce qu’il observe et n’hésite pas beaucoup avant de les dire à haute voix. Cela lui donne un air souvent supérieur ce qui n’est pas vraiment du goût de ses interlocuteurs, mais alors qu’on lui dit qu’il n’est qu’un péteux prétentieux, lui préfère admettre à demi-mots qu’il n’a juste « pas de tact ».

Pourtant, il ne serait pas totalement faux de le qualifier de la sorte. En effet, comme on peut le deviner lorsqu’on le voit marcher dans la rue, Kazumori est quelqu’un de très fier et sûr de lui. Parce qu’au final, au premier abord, lorsque l’on voit quelqu’un qui n’a pas l’air très sérieux, qui semble se foutre de tout, qui n’hésite pas à envoyer régulièrement des piques sans prendre de gants, il est logique qu’on pense de lui qu’il est quelqu’un d’arrogant, qui méprise tous les gens à qui il adresse la parole car les jugeant négligeables et donc indignes de son attention.

Malgré ce portrait un peu moins flatteur du jeune homme, il faut savoir que ce n’est qu’une carapace que peu de monde jusqu’ici a su percer. En effet, on peut trouver des explications logiques à tous ces traits de caractères grâce auxquels on a décrit Kazumori auparavant. Tout d’abord, s’il essaie de faire croire qu’il se fout de tout et ne prend rien au sérieux, c’est parce que dans son enfance, il avait rapidement été blessé par le fait de se sentir délaissé par ses parents, de ne jamais avoir leur approbation et de ne jamais faire assez bien pour eux. Quand on est un petit garçon, il est très dur de ne pas se sentir soutenu par ses propres parents, alors que ce sont d’eux dont doivent parvenir les premiers encouragements quoi que vous fassiez. Quelque part, son comportement peu sérieux est une façon de ne pas trop élever les attentes à son égard et donc, de décevoir le moins possible les gens autour de lui, l’un des sentiments qui le blesse le plus. En parallèle, il est très exigeant avec lui-même intérieurement toujours pour ne pas décevoir les gens. Il part aussi du principe qu’il ne peut pas attendre des autres plus qu’il ne peut attendre de lui-même. En somme, tout son comportement résulte un peu d’un mécanisme de protection. Par exemple, lorsqu’il se jette la pierre en premier, se moquant de lui-même, c’est parce que la remarque est moins blessante s’il elle vient de lui à la base. En somme, Kazumori est quelqu’un de très touché par le regard des autres, qui essaie d’en atténuer les effets en « jouant le jeu » comme on dit. C’est quelqu’un qui essaiera souvent de camoufler ses faiblesses par l’humour ou le fait de ne pas y prêter d’importance pour maintenir une sorte de contrôle ainsi qu’une image de jeune homme inébranlable.

Rêveur de première, Kazumori se sent parfois l’âme chevaleresque. En effet, il aime bien se qualifier comme étant un homme de valeur. Tout d’abord, il est très protecteur avec les gens qu’il aime. Il n’a pas réussi à s’entourer de beaucoup de vrais amis, se voyant plutôt comme un loup solitaire, cherchant désespérément à rejoindre une meute. Par conséquent, il refuse qu’il arrive du mal au peu de personne qui tiennent à lui. Il est aussi fondamentalement opposé à toute forme d’injustice. C’est pour cela qu’au fond de lui, il n’a qu’une envie, c’est de combattre pour les idéaux de son village. Mais tout seul, il ne peut pas s’atteler à une tâche de cette ampleur, déjà parce qu’il n’est pas assez puissant, mais aussi parce qu’il ne saurait pas comment s’y prendre. En effet, il n’est peut-être pas la personne la plus apte à diriger, il n’a peut-être pas l’âme d’un leader, mais c’est sûrement le mieux placé pour jouer le rôle du loyal combattant, totalement dévoué à sa cause et à celui qui la porte sur ses épaules. Cette dévotion est telle que parfois, Kazumori peut en devenir extrémiste, jugeant que la fin justifie les moyens, c'est-à-dire qu’il serait prêt à tout pour atteindre son but. L’expression la plus concrète de ce trait de sa personnalité est l’adoration qu’il éprouve pour le Shikage. Ses yeux brûlent presque de fanatisme lorsqu’il est en présence de celui qu’il considère comme le prophète de sa cause. La vengeance comme leitmotiv, il voue sa vie à l’accomplissement de cet objectif et son rêve le plus cher serait de se faire remarquer par le Shikage ainsi que d’avoir une place privilégiée à ses côtés.