Commençons par regarder ce que l'on peut voir dans le miroir. Juste se regarder, ne pas voir ce qu'il y a à l'intérieur. Quand j'étais enfant, j'avais une taille inférieure à la moyenne des garçons de mon âge. C'était sûrement dut au fait que j'étais né prématurément. Mais j'ai grandi. En grandissant, j'ai gardé ma peau claire. Mes yeux verts ont tendance à ressortir. De plus, j'ai des cercles noirs semblables à ceux d'un tanuki autour de ces deniers. Je les ai depuis ma naissance, alors me demander pas d'où ça vient. Quand on regarde un peu plus haut, sur mon front, et plus précisément sur le côté gauche, on peut y voir le kanji « Amour ». Mes cheveux courts et les mèches allant vers le côté droit permettent de le voir plus facilement. En parlant de mes cheveux, ces derniers sont roux et tirent vers le rouge.

Regardons maintenant l'autre côté du miroir. Qu'est-ce qu'on peut voir au fond de moi. Autrefois, j'étais un petit garçon gentil et j'essayais de me montrer amical avec les autres malgré leur peur et leur haine. Cependant, certains événements me changèrent. Je n'étais plus le même. Je deviens émotionnellement instable, j'étais replié sur moi-même, dévoré par une haine envers le monde. J'éprouvais aussi énormément de plaisir à tuer, devant même impitoyable. J'étais persuadé que c'était ma raison de vivre. C'est Naruto qui me changea. Je fus surpris d'apprendre qu'il connaissait ma souffrance, mais surtout qu'il n'avait jamais perdu espoir d'être reconnu comme une personne. Voyant sa détermination, je me posais des questions sur la voie que j'étais en train de prendre. Il fallait que je change de voie, que je réussisse à créer des liens avec les habitants de Suna en devenant leur Kazekage de Suna. Je voulais, moi aussi, qu'on me reconnaisse en tant que personne.
Grâce à Naruto, je fus capable de changer l'attitude des gens autour de moi. Mais pas seulement, je gardais aucune rancune ni aucune haine contre quiconque. Je devenais extrêmement protecteur. Cependant, je restais impitoyable envers mes adversaires.

La nuit était tombée sur Suna. Tout était bien calme depuis les événements de la Quatrième Guerre Ninja. Tout allait pour le mieux. Je soupirais tout en regardant le village que je dirigeais depuis quelques années. C'était toujours dans ces moments-là, dans ces moments de solitude que je repensais à toute ma vie.
Pour la comprendre, il faut revenir bien avant ma naissance. Depuis la disparition du Troisième Kazekage, le village de Suna était fortement affaibli sur le plan économique, politique et militaire. C'est pour cette raison que mon père, le Quatrième Kazekage, demande à Chiyo de sceller le Shukaku dans le corps de l'enfant à naître. Cet enfant, c'était moi. Pour devenir l'arme ultime du village, on dut sacrifier ma mère. Alors qu'elle était en train de mourir, elle trouva la force de me donner le nom de Gaara « Le démon qui n'aime que lui-même ». Elle me nomma ainsi dans l'espoir, qu'en grandissant, je n'agisse que pour moi et détruise le village de Suna.
Tout aurait pu se dérouler selon ces espérances. J'avais bel et bien agit, pendant une partie de vie, pour moi-même. Cependant, ma mère, Karura, avait beau maudire ce village qui l'avait sacrifié pour une arme, je ne l'avais jamais détruit. Aujourd'hui, je cherchais à le protéger de toute menace. J'étais devenu le Cinquième Kazekage.

Un bruit se fit entendre dans la rue. J'observais les deux hommes qui sortaient du bar et qui riaient assez fort. Encore des hommes qui rentreraient chez eux complètement ivres, au plus grand désespoir de leur femme.
C'est à ce moment que je repensais encore à mon enfance. Mon père m'entraînait au combat alors que Yashamaru, mon oncle, se chargeait de mon éducation. Je ne voyais pas beaucoup mes frère et sœur. Ils étaient comme des inconnus. Tout ce que je savais, c'est que nous avions un lien de sang. Ça n'allait pas plus loin. Eux, ils restaient avec notre père alors que je retournais chez mon oncle.
Je ne dormais jamais la nuit. Le Shukaku me rendait insomniaque alors que l'homme a besoin de sommeil pour vivre. Je devenais psychologiquement instable et représentais un danger pour le village. Ça se ressentait au regard des autres. Je voyais dans leurs yeux une haine indéfinissable. Une haine mélangée à de la crainte. J'avais beau me montrer gentil, amical, ce regard ne changeait pas. Et j'en souffrais.
J'étais seul, livré à moi-même. À six ans, je rendis un ballon à des enfants. Lorsqu'ils remarquèrent qui j'étais, je pouvais voir la crainte dans leurs yeux. Toujours ce même regard. Mais enfin, qu'est-ce que j'avais fait de mal ? Qu'avais-je fait pour voir ce regard tous les jours ? Pourquoi restais-je toujours seul ? Je ne voulais pas qu'ils partent, et j'avais cherché à les retenir. Yashamaru était intervenu. Qui sait ce qui aurait pu arriver s'il n'était pas venu à leur secours. Peut-être aurais-je commis l'impardonnable.
J'étais fatigué. Je n'en pouvais plus de cette vie. Qui sait ce qui aurait pu arriver s'il n'était pas venu à leur secours. Je pros alors la pire des décisions. Je cherchais à me suicider, mais en vain. Le sable me protégeait continuellement, même de moi-même. Étais-je condamné à souffrir ? Yashamaru était arrivé, et il m'avait demandé de ne plus jamais recommencer. C'est à ce moment que je remarquais que je l'avais blessé lorsque ce dernier était intervenu pour sauver les enfants. Je lui demandais alors ce qu'était la douleur. Il me donna toutes les explications que je voulais entendre, mais, il me dit aussi que les blessures du cœur étaient les plus difficiles à soigner et que, la seule façon de guérir était l'amour. Yashamaru, par la même occasion, m'expliqua que ma mère m'en avait déjà donné à la naissance, c'est pour cela que le sable me protégeait en permanence. Ce dernier était imprégné de cet amour maternel.
Grâce à mon oncle, je trouvais le courage de rendre visite aux enfants que j'avais blessés afin de leur apporter quelques remèdes. Mais rien n'y fait. On me rejetait de nouveau tout en me traitant de monstre. J'étais blessé. La plaie qui s'était ouverte dans mon cœur ne cessait de s'agrandir. Alors que je rentrais chez moi, je croisais un homme, ivre. Ce fut toujours le même regard. C'était de trop, je craquais et finis par le tuer.
Je m'isolais sur le toit de ma demeure. Je repensais à toutes ces personnes, à tous ces regards. La plaie qui s'était ouverte dans mon cœur ne cessait de saigner. Je souffrais. Mais la soirée était loin d'être finie. Je fus attaqué par un ninja assassin, pour me défendre, je le tuais. M'approchant, terrorisé, j'enlevais le masque qui cachait le visage de mon assaillant. Cette fois, la plaie avait fini par briser mon cœur. Et les paroles de Yashamaru n'arrangèrent rien à la situation. Il n'avait pas essayé de me tuer par obligation, mais parce qu'il me haïssait depuis toujours. Il me haïssait d'avoir pris la vie de sa sœur, ma mère. Je compris alors que personne ne m'avait aimé, que personne ne m'avait désiré.
C'est à partir de ce jour que je décidais de vivre pour moi-même, de tuer pour me sentir exister. Grâce au sable, je me tatouais le kanji de l'amour sur le front.

J'essuyais d'un revers de manche la seule larme qui roula le long de ma joue. Ces souvenirs remontaient à loin, mais ils faisaient toujours aussi mal. Je croyais réellement que ma façon de faire était le seul moyen pour que j'existe. J'en étais persuadé. Tout ce que j'avais à faire, était de tuer. Jusqu'à ce que tout bascule.
Lorsque Yashamaru est mort, je continuais mon entraînement avec mes frère et sœur, sous le contrôle de Baki. Je continuais d'être l'arme que Suna espérait tant. Une arme prête à être utilisée pour l'Examen des Chûnins.
Mon frère, ma sœur et moi, nous nous rendions au village de Konoha pour l'occasion. Je me souviens de n'avoir jamais ressenti la moindre difficulté. Je passais la première épreuve sans que ma capacité de tricher grâce à la technique du troisième œil, ne soit repérée. Puis, lors de la deuxième épreuve étant une épreuve de survie, nous avons atteint la tour au bout d'une heure et demi. Pendant cette épreuve, j'avais tué, de sang froid, les membres d'une équipe et je m'étais sorti de cette forêt sans la moindre égratignure.
Au bout de cinq jours, se déroulait l'épreuve d'élimination. Je dus me battre contre Rock Lee. Je ne sais pas réellement pourquoi, c'était sûrement dû à sa vitesse, mais il réussit à passer outre mon bouclier de sable. Mais, malgré ses efforts, il ne réussit pas à me vaincre. Je ne désirais qu'une seule chose : le tuer. Grâce au sable, j'avais réussi à lui écraser la jambe et le bras. Mais ce n'était pas suffisant. Je voulais du sang, son sang. Je voulais le voir mourir. C'est à ce moment que son sensei est intervenu. Pourquoi ? Pourquoi avait-il le droit à cette protection ? Pourquoi avait-il le droit à autant de reconnaissance de la part de son sensei ? Et, à la fin de l'épreuve, je le trouvais à l'hôpital afin de terminer ce que j'avais commencé. Cette fois, c'était deux garçons de mon âge qui le protégeaient. Je ratais encore une fois l'occasion de l'éliminer.
Puis, ce fur l'heure de la dernière épreuve. Je dus affronter Sasuke Uchiwa. Pendant le combat, je réalisais vite que c'était un adversaire de taille. Enfermé dans mon cocon de sable, j'essayais de me transformer, mais il m'interrompit grâce à l'une de ces techniques. Alors que je continuais le combat, l'invasion commença. Mon frère et ma sœur me rejoignirent et jugèrent que je n'étais pas en état pour rejoindre la bataille. La seule chose qu'ils nous restaient à faire, était de fuir.
La fuite ne se déroulait pas entièrement comme mes frère et sœur l'espéraient. Nous étions poursuivis par les ninjas de Konoha et, plus précisément, les élèves passant l'examen. Je finis par me transformer en Shukaku malgré les diverses tentatives de Sasuke pour m'arrêter. J'avais essayé de le tuer, mais Naruto finit par arriver. C'est lui qui continua l'affrontement dans le seul but de protéger ses amis. Des amis ... À quoi pouvaient-ils lui servir dans un moment pareil ? Ils étaient plus que des gêneurs qu'autre choses. Alors pourquoi vouloir les protéger à tout prix ?
Je ne sus pas exactement comment se déroula la suite des événements. J'avais utilisé la Technique du Tanuki afin de libérer entièrement le Shukaku. Tout ce que je me souviens, c'est de mettre réveillé après que Naruto m'ait donné un coup de tête. Nous tombions à présent dans le vide avant de toucher le sol. Je ne savais pas comment il faisait pour toujours continuer à avancer vers moi, je ne savais pas d'où lui venait cette force. Et je commençais à ouvrir les yeux au fur et à mesure qu'il parlait. Je compris qu'il puisait cette force dans sa dévotion pour ses amis, dans le désir de les protéger.
Je présentais des excuses à mon frère et ma sœur pendant que nous fuyions. Ma rencontre avec Naruto venait de changer ma vision des choses, de ma vie.

Je retournais m'asseoir à mon bureau. Divers documents étaient posés sur celui-ci. En tant que Kazekage, j'avais pas mal de choses à faire. Attrapant l'une des feuilles devant moi, je remarquais qu'il s'agissait d'une lettre de mission pour Konoha. J'avais envoyé une équipe cet après-midi. En y repensant, après l'invasion de Konoha, j'avais eu aussi une mission pour ce village caché.
Le Cinquième Hokage nous avait appelés pour aider les ninjas de Konoha à retrouver Sasuke. J'arrivais juste à temps pour sauver Lee de l'assaut de Kimimaro. J'insistais pour qu'il se repose, car, à cause de moi, lors de l'examen des Chûnins, il avait perdu l'usage de sa jambe et de son bras. Lors de mon combat, Kimimaro finit par mourir à cause de sa maladie.
Ce fut, ensuite, au tour de Konoha de nous aider. Alors que j'étais devenu professeur à l'académie ninja de Suna, je n'eus pour seule élève, Matsuri. Je la formais au maniement du jôyô à cause de sa peur pour les armes. Cette dernière fut, par la suite, enlevée afin de m'attirer dans un piège. Alors que je partais à leur poursuite, Suna appela du renfort à Konoha.
Quelques années plus tard, Suna demanda encore de l'aide à Konoha. C'était bien après que je sois devenu le Kazekage du village. L'Akatsuki m'avait pris pour cible, du moins, il voulait juste le démon qui était en moi. J'affrontais Deidara et n'hésitais pas à protéger Suna de ce dernier en créant un bouclier de sable au-dessus du village. C'est à ce moment que l'adversaire profita de me lancer une attaque surprise. Il m'obligeait à utiliser le sable que j'avais utilisé pour broyer son bras un peu plus tôt. Ce fut une grande erreur. Le sable était piégé de bombes d'argiles qui explosèrent à l'intérieur du cocon que je m'étais fait. À ce moment-là, je perdis connaissance. Quand je me réveillais, je fus surpris de voir autant de monde autour de moi. J'appris que j'étais mort lorsque l'Akatsuki m'avait enlevé le Shukaku. J'avais ressuscité grâce à Chiyo. Je demandais alors à tout le monde de prier pour cette dernière. Elle avait donné sa vie pour sauver la mienne. Quant aux ninjas de Konoha, et principalement l'équipe 7, ils avait pourchassé l'Akatsuki afin de me récupérer.
Et plus le temps avançait plus l'activité de l'Akatsuki devenait préoccupante. C'est pour cette raison que le Quatrième Raikage lança un appel pour un Somme des Kages. Lors de ce dernier, je fus le premier à prendre la parole et dire que l'organisation était particulièrement dangereuse. Par la suite, j'ajoutais que j'avais déjà demandé une collaboration à ce sujet, mais que seule Tsunade y avait répondu. Ce à quoi je ne m'attendis pas, ce fut à la présence de Sasuke. J'essayais de parler à ce dernier et de le convaincre d'abandonner sa haine en lui parlant de mon expérience. Mais n'y fait. Puis, un membre de l'Akatsuki arriva à son tour. Demandant qu'on lui livre Naruto, nous refusions tous catégoriquement. C'est alors qu'il déclara la Quatrième Grande Guerre Ninja.

Quand j'y repense, la guerre était inévitable. Si elle n'avait pas été déclarée pendant le Sommet des Cinq Kages, elle aurait été déclarée plus tard.
Pendant la Quatrième Grande Guerre, je fus désigné Commandant Général de l'armée de l'Alliance Shinobi mais aussi Général de la Quatrième division de cette armée, celle des combattants de longue portée. Cependant, avant que celle-ci ne commence, il y avait certaines tensions aux seins des groupes. Les séparant avec mon sable, il fallait que je leur rappel les enjeux de cette guerre. Je leur rappelais que nous partagions tous la même souffrance à cause de l'Akatsuki. Je leur racontais qu'on m'avait sorti de la haine et, aujourd'hui, qu'il fallait protéger cette personne, car l'avenir du monde en dépendait, qu'il fallait qu'on reste uni.
Pendant cette guerre, je fus confronté à mon père. J'appris enfin la vérité sur toute mon enfance. Il m'avoua qu'il avait demandé à Yashamaru de me mentir pour contrôler le Shukaku. Il me dit que ma mère m'aimait. Je craquais. Ma mère m'aimait. Et, avant qu'il ne disparaisse, je lui disais que, après toutes ces années, mon père m'avait donné un remède pour soigner mes blessures.
La guerre fut longue et nous avons été confrontés à Madara. Nous, les Kages, avons été battus. Par la suite, Tsunade nous soigna et on reprit la bataille. Je fus plongé dans Tsukuyomi Infini et rêvais que mes parents étaient en vie et que Naruto était mon ami d'enfance.

Je souriais. Ce rêve, j'aurais aimé qu'il soit vrai. Mais ce n'était pas le cas. Au final, nous avions remporté la guerre. Et aujourd'hui, le monde était en paix.