Bonjour, je ne vais pas passer par quatre chemins, vous voulez savoir comment je mène ma vie, comment je pense, quels sont mes qualités et mes défauts ? Je vais devoir dire la vérité, je suis atteint d’une maladie très rare, une seconde personnalité qui empiète tous les jours un peu plus sur mon cerveau. En contrepartie, je possède un pouvoir très redouté dans le monde Shinobi, les illusions des Kurama. Le problème réside dans l’utilisation de celui-ci, plus je l’utilise et plus mon côté noir fait surface. Si vous savez ce qu’est la puissance, vous comprendrez que c’est très difficile de s’en passer.
Je ne suis pas quelqu’un de méchant, je n’ai pas un mauvais fond, j’aime rendre des services aux gens. J’aime me sentir utile mais je reste néanmoins un ninja, je tue des personnes, je les fais souffrir pour la bonne cause. Je suis ambitieux et arrive toujours à mon but, les obstacles qui se trouvent devant moi n’auront pas droit à de la pitié. Je ne pense pas avoir la carrure d’un homme de bien.

Ma discipline, c’est quelques choses de primordiale chez moi, je n’ai jamais connu mes parents, j’ai donc dû m’instaurer des règles pour ne pas finir comme un clochard. Tous les jours, levé à six heures pour une heure et demie de sport. Ma journée est planifiée d'A à Z et je suis réglé comme une montre. J’ai un régime strict, je fais attention à mon apparence, je ne laisse rien aux hasards. L’honneur d’un Shinobi, ne pas trembler, ne pas faillir et toujours réussir. C’est comme cela que je vois les choses, une lame peut s’émousser mais pas l’âme d’un ninja. Quand on me donne un contrat, je ne reviens que le travail accompli. Je n’ai plus aucun scrupule, plus aucune pitié, une cible est un corps à faire disparaître de la terre. Je suis un assassin, un tueur, c’est mon métier. Vous savez ce qu’on dit, « si tu ne fais pas ce que tu aimes autant aimer ce que tu fais ».

Mon quotidien, je ne suis pas du tout la même personne qu’au travail, ce sont deux choses tout à fait différentes. Dans la vie, j’adore me promener, voir du monde, cela devient de plus en plus compliqué avec ce que je vis mais j’essaye toujours de côtoyer du monde. Le midi, j’aime aller manger dans un restaurant, je vois le monde sous un autre angle, des sourires, des familles. Une chose que j’envie mais que je ne connaîtrais jamais. Le sport, c’est la santé, ça je l’applique tous les jours comme je vous l’ai dit. Avant j’étais, dans mon temps libre, coach pour enfants. Je leur apprenais à développer leur physique pour qu’il arrive à leur examen plus qu’en forme, encore une fois, à l’heure actuelle, je ne ferais que les mettre en danger.

Mon fardeau, je vais vous expliquer un peu mon problème, cela empiète sur ma vie de jour en jour. Mon clan possède une capacité qui lui ait propre, peu connue et toujours supplantée par le clan Uchiha. Nous sommes ce qui se fait de mieux en matière d’illusionniste, un genjutsu si puissant qu’il peut interférer entre l’illusion et la réalité. Tous les X années, un enfant comme moi voit le jour, disposé à devenir le plus puissant du clan. À chaque rêve, sa réalité, ce cadeau ne vient pas seul. Plus j’utilise mon pouvoir et plus mon subconscient rejette une part de moi-même. Je développe une double personnalité, plutôt dangereuse.
Voilà pourquoi je ne peux pas former de famille, je ne peux plus entraîner personne et voilà pourquoi j’ai déserté mon village. Je peux rester moi-même pendant une semaine et perdre le contrôle pendant les trois autres semaines, tout ce que je sais, c’est que plus le temps passe, plus j’utilise mon don et plus il prend possession de mon corps. Je me suis fait à cette vie, cette évidence, dans quelque temps, je deviendrais le prédateur le plus dangereux au monde. Retirer les émotions d’un assassin, cela devient un animal.

L’art de la guerre, le combat, la mort, qu’est-ce que l’on peut rajouter d’autre. La quatrième grande guerre ninja avait faite de nombreux morts dans les quatre coins du globe, beaucoup de familles décimées et des vies brisées. Mais le pire était passé, le tristement célèbre Uchiha Madara avait péri contre l’incroyable association Shinobi. Les villages se reconstruisaient, enterrés et honorés leurs pertes humaines avec un respect rare. La symbiose entre les pays existants n’avait jamais été aussi intense, mais cela ne dura pas. Les grosses têtes aussi étaient tombées durant la bataille, les villages principaux célébrèrent de nouveau chef ainsi que de nouvelles politiques.
Le pays du Feu s’en sortit plus tôt bien dans la reconstruction de leur village, les familles étaient très unies et le nouveau Hokage avait une fière allure. Le sage Hatake Kakashi était le digne héritier du trône et instaurait la confiance et la paix dans le pays, les villageois étaient attristés bien sûr mais également très contents, très fiers de leur bataille.

Un jeune couple s’était alors formé dans les décombres de la guerre, un homme de bien nommé Kurama Shitoki, représentant du clan, il n’avait pas marqué le combat de son empreinte. Et la jeune femme, Hibura Kajuna, fille de boucher qui s’était fait remarquer dans son utilisation de ninjutsu médical. Ce couple était jeune et ambitieux, il voulait une vie simple et sans accros, pouvoir s’envoler en mission sans réserve. Mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite et un petit nourrisson pointa le bout de son nez, une désillusion pour les amoureux qui ne souhaitaient nullement un poids à trimbaler. Le temps de se rendre compte qu’elle était enceinte, Kajuna ne pouvait plus avorter et se devait de terminer la grossesse. Les journées sous les pleurs, les réveilles dans la nuit, les disputes, Shitoki voyait que sa vie allait prendre un tournant.
C’est alors que d'un commun accord, ils décidèrent de quitter le village, celui-ci en pleins essors ne remarqua pas les deux déserteurs qui laissèrent derrière eux un petit cadeau de la vie. C’est ainsi que Kurama Kaïjime vit le jour, inconnu au bataillon, on retrouva le jeune bébé devant l’hôpital du village.

Plus aucune famille, plus d’accroches, c’était assez difficile pour les familles de se remettre de leurs émotions sans prendre le temps de s’occuper d’un orphelin. C’était donc sous assistance médicale que le futur ninja grandi, quelques années auparavant, la racine Shinobi aurait donnée gros pour une telle aubaine mais dorénavant ce n’était plus qu’un triste sort.





La solitude, c’est déjà compliqué de vivre avec un entourage, imaginez sans rien. Cependant, le jeune garçon eut l’aide de certaines infirmières qui s’étaient quelque peu attachée de jeune gamin qui arpentait les services comme un fantôme. Il ne faisait jamais de bêtise, toujours calme, il ne pleurait jamais. À son entrée à l’académie, les infirmières se cotisèrent pour lui acheter une modeste maison pour qu’il commence sa vie. Tout de suite, le jeune garçon prit les choses en main, il n’avait jamais rien connu de la vie si ce n’est la discipline d’un service bien huilé de l’hôpital. Il décida donc de s’imposer des règles, se lever tous les jours à l’aube, aller courir. Ses journées calculées, il faisait des petits travaux à gauche à droite, souvent pour l’hôpital d’ailleurs, où il se chargea de livrer les colis de médicaments ou les échantillons de prises de sang. Tout cela lui rapporta assez d’argent pour penser à ses besoins, nourritures, vêtements. Les priorités d’un enfant n’étaient certainement pas de se prendre pour un adulte mais sans parents, la vie est compliquée.
Kaï attirait la sympathie dans le village de par sa façon de s’en sortir, de voir vers l’avant et de ne jamais se laisser démonter. Il était gentil, calme et d’une politesse rare. À l’académie, il apprenait à son rythme, il n’était pas le plus doué mais certainement pas le cancre de la classe. Il surpassait la plupart des élèves aux niveaux physiques mais pour le reste, il restait standard à la communauté.

Les années défilèrent, l’orphelin avait acquis l’âge de quatorze ans, le grand de genin lui avait tendu les bras. Il venait de découvrir son pouvoir, un don que lui seul avait. Le genjutsu, même ses amis qui pratiquait cette voie n’arrivait pas à sa cheville. Perplexe, il se devait d’en savoir plus sur son nom, rien de tel que la bibliothèque de Konoha pour connaître les richesses des clans qu’il possède. C’est à ce moment-là qu’il prit conscience de sa puissance, ce clan pouvait faire usage des illusions d’une manière encore jamais égaler hormis peut-être par le sharingan. Une distorsion entre l’irréel et le réel, un genjutsu entre dans l’esprit humain pour le dérègler, faire ressentir des douleurs imaginaires, des projections que le cerveau humain n’est pas apte à interpréter. Imaginez ce même phénomène qui devient réel, la souffrance ultime. De plus, le jeune garçon fit une découverte qui faisait référence à un mythe. Un cas sur des milliers est amenés à développer ce don à un niveau extrême, beaucoup trop pour sa propre santé. Le subconscient décide alors de se défendre contre ce trop gros pouvoir en créant une âme sans émotions, sans âme, une coquille vide capable de générer un tel niveau de pouvoir et savoir l’assimiler. Une double personnalité s’installe de plus en plus dans l’utilisateur jusqu’à l’évincer totalement et devenir un danger imminent pour chaque être vivant.

DDans un premier temps, seule l'histoire de son clan l’intéressé, cette soi-disant menace de tueur était secondaire et il prit même cela pour un comte d’enfant. Cependant, il alla vite déjanter. Il fallut que quelques mois avant de se rendre compte que son pouvoir devînt de plus en plus instable. Il se réveillait des fois sur un banc, un endroit qu’il ne connaissait pas. Kaïjime ne voulait pas y croire mais il était unique, il était appelé à devenir le ninja le plus dangereux de l’humanité.




Le temps est quelques choses de futile, il tourne et rien ne l’arrêtera, il tue à vue d’œil et on ne le traite pas de meurtrier. Les mois et les années pesaient de plus en plus sur les épaules du jeune garçon, à ses quinze ans, il avait trouvé un moyen de gagner un peu plus de sous, il entraînait les jeunes enfants, un entraînement physique mais également ludique pour les former à l’art ninja dès leur enfance comme ce fut son cas. Il monta également en grade jusqu’à devenir un chûnin très efficace, il entra même dans la liste d’attente pour devenir membre de la section d’interrogatoire du village caché de la feuille.

Malheureusement, plus les missions s’accumulaient et plus son esprit devenait sombre. Ces pertes de contrôle devenaient fréquentes, jusqu’à aujourd’hui aucune d’entre-elle n’avait révélée de gros danger, mais ce jour, il se réveilla dans la forêt de Konoha avec du sang sur les mains mais aucun corps à ses côtés. Il ne faisait aucun doute que cette double personnalité était plus que proéminente. Il se demandait si voir un médecin était une chose viable mais l’une de ses éleveuses, une infirmière aguerrie lui a déconseillé de le faire. Aucun traitement n’existait et seul l’isolement pouvait l’attendre, il devait donc cacher son secret.
Cependant, ces petits travaux avec les enfants et l’hôpital devenaient trop dangereux pour ses congénères. Même si Kaï faisait tout pour paraître normal, il ne faisait pas l’unanimité, les jours suivants, beaucoup de personnes le dévisageaient ou s’éloignaient de sa personne. Même les enfants qu’il avait entraînés lui tournaient le dos, qu’avait donc-t-il fait de si dramatique .
Un soir, tranquillement devant son bol de nouilles bouillant, il se mit à avoir des éclairs dans le crâne. Des attaques répétitives lui procurant une douleur abominable, il allait parler à sa double personnalité, celle-ci avait récolté assez d’énergie pour paraître au grand jour.

« Bonsoir, mon jeune ami ! » Dit une voix calme et cruelle.
« Qui.. Qui est là ? » Répondit Kaï d’une voix endolorie.
« Tient, moi qui pensais que tu m’aurais reconnu tout de suite, je dois avouer que tu me déçois. Pour être clair, je suis toi ! Enfin, beaucoup moins faible mais je suis ta plus belle version. Notre nom est pourri donc tu peux m’appeler Khö. La douleur… ça fait mal hein ? ».
« Qu’est-ce que tu me fais, bordel ? »
« Nous sommes à l’aube de nous unir ! Je suis plus que prêt à me montrer au monde, je vais infuser tous mes faits et gestes dans ta mémoire. Tes absences, tu ne te souviens de rien n’est-ce pas ? Eh bien, je vais régler ça ! »

C’est alors que le chûnin fut submergé d’image sanglante, d’animaux trucidés, d’hommes et de femmes agonisantes et son bras leur trancher la gorge sans trembler. Toutes ses révélations en images changèrent complètement le jeune garçon, un tel sang-froid, une telle force, comment pouvait-il résister à ce pouvoir. Intérieurement, il était même attiré par ce phénomène de liberté, cette sensation de pouvoir tout faire sans jamais devoir se justifier. À partir de ce jour, Kaï pouvait parler à son double à chaque seconde de la journée et celui-ci pouvait prendre le contrôle quand il voulait. Il savait donc qu’il fallait coopérer pour survivre, le seul choix qui lui venait en tête était de déserter son village natal. Il connaissait beaucoup trop de personnes dans le village caché de la feuille, beaucoup de gens qui lui avaient tendus la main, il ne pouvait pas les mettre en danger.
Un soir, Khö prit le contrôle des faits et gestes de son hôte pour quitter le village, on recensa trois victimes de cette soirée sanglante dont l’une qui n’était même pas un obstacle, une jeune fillette de douze ans. Le village n’eut d’autres choix que de mettre Kurama Kaïjime sur la liste des personnes recherchées, inscrit comme dangereux et sociopathe, il est sûr qu’il ne sera pas traqué par n’importe qui.  

Depuis quelques mois, Kaï avait trouvé refuge dans un nouveau village du nom de Shigakure, un endroit qui lui assurait quelque peu de sécurité au niveau de ses traques. Pour ce qui est de son problème mental, il est totalement hors de contrôle, à vrai dire, Khö a évolué et a changé son hôte à tout jamais. Le mal à prit place dans le cœur de l’ancien garçon gentil et serviable, cependant, l’intelligence du ninja s’est vue également évoluée, il ne tue plus sans raison, ou plutôt, il réfléchit à deux fois avant de faire une victime capable de le démasquer. Personne ne sait ce qu’il veut faire dans ce nouveau village, toujours est-il que son cas psychologique est encore un mystère pour Shigakure.