Psychologiquement parlant, on pourrait facilement résumer ma personne en disant tout simplement « il est atteint ». Et c’est bel et bien le cas. Je suis « atteins » mais de manières bien étranges. Les émotions d’abord. Je n’ai jamais été élevé avec l’amour que l’on doit porter à un enfant. Je n’ai donc jamais eu les repaires qui auraient fait de moi quelqu’un de « normal ». L’orgueil je ne connais pas. S’attribuer les mérites d’autrui, c’est pas mon genre. C’est surtout que j’ai toujours fait, et on a toujours fait en sorte pour moi que je prenne ce que je voulais et que j’arrive à mes objectifs par moi-même. L’avarice ? Je ne connais pas non plus. J’étais un moins que rien, une sorte d’esclave, de jouet, d’outil. En soit cela m’apportait l’avantage d’avoir mes besoins matériels assouvis dans la mesure du raisonnable. Aujourd’hui encore je ne prête guère attention au système monétaire ayant tendance à prendre ce dont j’ai envie. En revanche, s’il y a bien un point qui soit critique, cela pourrait être l’envie. Seulement cette dernière est orientée sur un seul et unique but, la puissance. J’ai toujours à cœur d’en maitriser toujours plus et je ferais tout ce qu’il faudra pour être toujours le meilleur. Paresse, ce mot m’est inconnu. Je n’ai jamais eu le loisir de flâner et aujourd’hui je n’ai guère le temps de profiter d’un moment paisible à ne rien faire. En revanche, dans mes rares moments de détente, je reste toujours actif. Et dans ce cas-là, il y a deux choses que j’aime à faire. Manger à m’en éclater la panse et copuler à m’en rougir de douleur le barreau. Reste la colère. C’est là un point un peu particulier dans la mesure où je suis tout le temps en colère. Elle a tendance à plus ou moins se voir, mais elle reste cependant un moteur puissant qui me motive à avancer jours après jours.  

Pour ce qui est de l’amour en général, n’ayant jamais connu ce genre de sentiment je n’en porte à personne. Cela a le mérite d’être clair. En revanche, cela ne veut pas dire que je suis haineux envers les autres. Seulement je reste totalement indifférent à ce qui ne m’intéresse pas.

Au final, si je devais parler d’une idéologie, d’un but à atteindre, ce serait cette recherche obstinée de puissance sans pour autant oublier mes devoirs au près du Shodaime. Cela peut paraitre étrange, mais il est l’une des rares personnes que j’estime et il a su voir en moi bien plus que ce que je montrais, n’hésitant pas à me donner ma chance.

Je suis né il y a plus ou moins trente ans. Je n’ai jamais trop su ma date de naissance, et avec le temps je me suis aperçu que cela n’avait absolument aucune importante. A la naissance j’étais déjà un monstre. Cela n’a guère évolué jusqu’aujourd’hui. L’histoire racontait que j’étais sorti de son ventre en le déchirant de l’intérieur avec une morphologie digne d’un enfant avoisinant les un an. Cette fable était tout bonnement stupide mais les hommes avaient besoin de se reposer sur de multiples croyances. Un bouc émissaire, un monstre était nécessaire.

Pourtant, tout le monde n’avait pas cette vision malsaine de ma personne. Là où certains voyaient déjà en moi une monstruosité ô combien haïssable, d’autres en revanche m’assimilaient déjà à la figure de proue d’un renouveau tant attendu par une partie du clan qui sombrait dans le déclin.

Par facilité, par peur de représailles, par peur d’être purement et simplement éradiqués, les anciens du clan et les dirigeants décidèrent de fuir les grandes villes et de vivre comme le faisaient nos ancêtres jadis, au sein des montagnes rocheuses du pays des Démons.

Mais pour en revenir à ma condition de vie, elle était plus difficile que ce que l’on aurait pu croire. Certes j’étais perçu comme un sauveur par une frange de la Famille, mais c’était seulement la branche mineure des Senshi. Né dans ce qui était communément appelé « Tercera » je n’étais destiné qu’à être de la chair à canon, à être mis en première ligne dans les conflits et missions dangereuses pour la survie de l’élite.

Les dirigeants, la « Primavera », était l’élite de notre communauté qui comptait au total environ quatre à cinq cent personnes. Le bras armé du clan était la « Segunda » des ninjas aux compétences importantes et à la puissance affirmée. Ces deux branches, cette véritable élite, se refusait à me voir comme le héraut tant attendu.

Ceci expliquait surement pourquoi j’avais eu une enfance si difficile, sauvage même. L’élite me menait la vie dure car elle ne pouvait faire autrement et la Tercera faisait de même pour faire de moi celui en qui ils croyaient. Je n’étais qu’un objet, qu’un outil, qu’une simple lame que l’on affutait jours après jours.

Dans un monde où la force prévalait, dans une famille où la force brute prévalait j’avais été initié au taijutsu principalement. Les techniques du corps que j’avais à assimiler consistaient à accroitre force de frappe et endurance pour faire de moi un ninja indépendant, qui n’aurait pas à se soucier de ces armes et autres équipements jugés par beaucoup comme de simples babioles inutiles. Mais le taijutsu n’était pas la seule source de cette force colossale que l’on tentait de m’inculquer. Le ninjutsu était une autre voie primordiale.

Cependant l’attrait le plus important de cet entrainement était notre kekkai genkai. On ne m’avait enseigné ses fondements que quelques années plus tard mais c’était cette faculté toute particulière qui faisait de nous des monstres. Chaque créature vivante est un tout finement et savamment lié. Les Senshi ont cette faculté particulière de dissocier et de manipuler l’essence même d’une créature vivante d’une part, mais également de l’assimiler afin de profiter tout ou partiellement de leurs facultés.

Ce qui faisait de nous des êtres redoutés, des prédateurs était la nature même de ceux à qui nous nous liions. Les Onis. Ogres et autres créatures assimilés étaient notre lot quotidien. Nous les pliions à notre volonté, nous les contrôlions pour ne garder que leur essence, annihilant tout le reste, annihilant totalement leur conscience individuelle.

D’ailleurs parmi les trésors du clan trônait un puissant artefact, la « Ceinture rocheuse des Monts Jumeaux », une ceinture torsadée, ouvragée avec grand art pour former deux jarres dans le dos, de quoi contenir l’essence du plus puissant et ancien Oni qui il était donné de maitriser dans les temps jadis. Depuis plus de soixante-dix ans, personne n’avait jamais été en mesure de la porter et contenir son pouvoir sans le payer de sa vie dans d’atroces souffrances. En tant que héraut, que figure de proue, d’espoir de la Tercera, c’était là mon devoir, mon avenir d’utiliser cette essence et redresser le clan en plein déclin.

Adolescent, rien n’avait changé. J’étais toujours celui dont on se servait. Maintenant que je connaissais les bases, le temps était venu pour moi de mettre en pratique les arcanes de ma lignée en allant chasser puis récupérer l’essence de mon premier Oni. Sous la protection, ou plutôt sous la surveillance de quelques chiens de garde j’avais pris la route des montagnes. Le point positif avec les Onis que nous avions pour voisins c’est qu’à mesure que nous avancions sur leur territoire plus dangereux ils étaient. Pour moi, les bases rocheuses des Mont Jumeaux aux grottes multiples feraient l’affaire. Quant au mien, était-ce un jeune Oni, une version dégénérée ou une sous-race plus faible ? Jamais je ne le  su mais après la rudesse et les blessures d’un véritable combat, j’ai su maitriser mon opposant.

Ce qu’il fallait savoir sur notre kekkai genkai c’était que l’essence devait être manipulée avec soin. C’était pourquoi il était indéniable que l’hôte que l’on se devait de manipuler soit en vie au moment de l’extraction. Etrangement la créature visée par ce processus survivait, ne laissant derrière elle qu’une coquille vide sans conscience, ce que nous appelions entre nous des Dokis, de simples pantins que les plus doués arrivaient à manipuler par je ne sais quel moyen.

Malgré ma douzaine d’année j’avais réussi tant bien que mal à retirer l’essence de ma cible. Elle fut contenue en son entier dans une petite fiole de terre accrochée à ma ceinture et je me souvins à l’époque une réflexion que j’avais eue suite à cela. Si à ce moment une petite fiole suffisait pour contenir la force du petit Oni, quelle était la puissance de celui contenu dans notre artefact clanique ?

Désormais, un autre obstacle se dressait devant moi. Mon périple n’était pas terminé. Il ne s’agissait pas seulement d’extraire l’essence de ma cible, il fallait maintenant contrôler son pouvoir. La laissant couler en moi, je ressentais sa force, je ressentais son pouvoir. C’était une sensation étrange et soudainement un trou noir. J’ai appris plus tard que c’était ce qu’il se passait dans la majorité des cas. Une perte de contrôle momentanée due à l’augmentation de puissance en un bref instant. En somme, c’était le temps nécessaire afin que le corps puisse s’acclimater à l’essence qu’il utilisait, une sorte de synchronisation.

Après avoir touché du doigt la puissance du kekkai genkai de notre clan une chose était devenue plus claire, bien plus que jamais. La puissance de la ceinture devait être mienne et ce quel qu’en soit le prix à payer.

Si je pensais que maitriser les arcanes changeraient ma vie, m’aidant d’avantage dans mes tâches j’avais tort. Je n’ai pas plus été aimé, je n’ai pas moins été détesté, je vivais toujours cette vieille cellule troglodyte comme seul havre de paix. Bref, rien ne s’était amélioré. Au contraire j’étais à chaque entrainement poussé dans mes derniers retranchements.

A l’époque je ne voyais pas cette manipulation, cette préparation particulière que je subissais, cet espèce de lavage de cerveau imposé en me coupant de toutes relations en dehors de celles nécessaires à l’accomplissement de mon devoir.

Puis au fil des années j’ai commencé à être craint. Il fallait s’y attendre en m’élevant de la sorte. J’étais désormais un jeune adulte. J’avais de la ressource, des capacités affirmées mais j’étais encore loin de ce que je voulais faire, de ce que je voulais atteindre. Malgré tout, mes talents me permettaient de participer à des actions d’envergure. A noter également un point important. Je faisais partie de l’élite des ninjas du clan. J’avais été intégré à la Segunda, d’avantage par dépit que par volonté propre de nos dirigeants. J’étais devenu trop fort pour rester assimilé à la fange qu’était la Tercera. Mais avec les années de recul, c’était pour eux la meilleure chose à faire. Ainsi ils avaient la main mise sur moi et pouvaient me surveiller comme ils l’entendaient.

Quoi qu’il en soit, il fut donné un moment où comme bon nombre, un bon tiers du clan en fait, j’avais été désigné pour une mission de la plus haute importance. Sur le papier c’était fort simple. Il fallait que nous nous rendions dans une ville du pays afin d’occire une femme et récupérer un parchemin.

L’assaut lancé, ce fut un véritable carnage. La Tercera jouait son rôle à merveille et servait à occuper les forces de la ville en mourant pour la réussite de la mission. Quant à mon groupe, nous étions parvenus à nous infiltrer tant bien que mal jusqu’à ce que ne survive qu’un seul individu, moi. Pénétrant dans une grande salle maintenue dans la pénombre, ma cible se dressait devant moi, face à un autel richement décoré. Sans se retourner elle m’adressait quelques mots à ma grande surprise.

- Bonjour Soryo, je t’attendais. Ne sois pas étonné, je savais que tu viendrais aujourd’hui. C’est en partie pour cela que tu as eu tant de mal à parvenir jusqu’à moi. Je pensais que nous étions suffisamment préparés mais je me suis trompée. Ainsi mon funeste destin s’achève, ma mort est donc décidée.

Se retournant, je pouvais admirer une splendide femme malgré son âge qui commençait à laisser quelques rides sur sa peau diaphane. Sa longue chevelure blonde plongeait jusqu’au creux de ses reins cachant son dos nu, design d’une fine et légèrement transparente robe blanche laissant entrevoir ses formes savoureuses. Quant à moi je restais sans voix, incapable de réagir ou de penser de manière rationnelle.

- Ne sois pas surpris Soryo. Je vois le passé, le présent et l’avenir. Le destin n’a pas de secret pour moi. Ma mère, sa mère avant elle et ainsi de suite avons cette faculté. Mais toi, je t’ai vu dans mes rêves. Je vois en toi une grande destinée, une tâche immense à accomplir pour les tiens. Un monde plus vaste à l’Est t’est ouvert. Tu ne le sais pas mais ton univers n’est pas limité à cette unique contrée. C’est là-bas que tu pourras dévoiler toute l’envergure des tiens. Mais seul tu n’y parviendras pas. Il te faudra toute la puissance de la ceinture rocheuse des Monts Jumeaux. . Elle t’aidera. Tu auras cette force nécessaire. Tu l’as déjà en toi, il te suffit de l’exploiter au maximum. Pars à l’Est, tu y trouveras des alliés. Fais ce voyage initiatique seul et revient guider ton clan.

Je ne savais comment interpréter ses paroles. C’était un étrange mélange de suspicion, d’appréhension mais aussi d’un intérêt vif et d’une certaine satisfaction. Cependant, cela ne m’empêchait pas de prendre sa vie. Elle se savait condamnée depuis des années et pour lutter avait préparé ce jour. Malgré tout elle n’avait pas réussi à repousser son destin. C’était avec le parchemin dans une main et sa tête dans l’autre que je retournais chez moi.

De retour chez moi, malgré la réussite de cette action d’envergure rien ne changeait. Seulement cette fois je savais que les choses allaient évoluer. Pour l’heure j’attendais simplement que mon temps ne vienne. J’étais toujours autant muselé mais peu importait.

Des années passèrent. Jusque-là je n’avais rien fait, attendant la meilleure occasion. Pourtant un évènement particulier éveillait en moi une certaine rancœur qui me poussait à agir. Un enfant était né. Un enfant de la Primavera avec disait-on, les capacités nécessaires pour assurer la survie du clan et endosser le rôle d’un véritable chef. Cet enfant venu au monde je n’étais plus rien, déjà que je n’étais pas grand-chose. Ma survie était désormais limitée.  Mais avant d’assurer ma propre perte, les têtes pensantes du clan se devaient préserver cet enfant des résultats funestes d’une hypothétique utilisation de la ceinture.

Il existait une vieille légende au sein du clan. On racontait qu’au fin fond du pays des marécages, dans un ancien temple funéraire était entreposée une relique, une vieille tablette de pierre. Cette dernière révélait comment maitriser les plus grandes puissances du clan entre autre. Mais ça je ne le savais pas lorsque l’on m’intégrait à la mission destinée à la récupérer.

Seulement voilà. J’étais peut être considéré comme une bête sauvage par certains mais il m’arrivait aussi de réfléchir par moment. Devant la complexité de la tâche il était devenu évidant qu’il s’agissait de quelque chose de bien plus important. Après d’affres combats contres d’étranges créatures s’étant conclue à la mort de l’un de nous et au subtil chantage de ma part quant à la question de les laisser les trois autres en plan j’apprenais les tenants et aboutissants de notre présence en ces lieux. Ainsi c’était ce que je cherchais, ce qui me permettrait d’évoluer.

Avec difficultés les portes du temple s’offraient à nous ainsi que les difficultés qui allaient avec. D’étranges « moines »  tout de vert vêtus, les gardiens des lieux nous attendaient avec une certaine véhémence dans le regard. Une fois de plus le combat fut rude. Nous étions confrontés à des choses que nous n’avions jamais vues et une fois de plus l’un de nous tomba dans une rare violence.

Nous n’étions plus que trois lorsqu’avec bien trop d’empressement nous avions rejoint la salle où était entreposée la tablette. Le cadet du groupe ne put éviter le piège qui s’abattait sur lui, le tranchant en deux dans le sens de la hauteur. Ce dernier revers était le moment rêvé pour mettre en branle ce pourquoi j’étais venu. Il était temps que je me libère de mes chaines, que je me libère de ma servitude.

L’affrontement contre mon chef de groupe était complexe. Ce n’était pas pour rien qu’il était à ce poste depuis des années. Seulement voilà. Depuis tout ce temps les gens me sous estimaient et bien entendu je faisais en sorte que cela reste ainsi. Mais cette fois j’avais décidé de laisser parler toute ma fureur, mettant en pratique tout ce que je savais. Et après un combat à mort où j’avais à plusieurs reprises failli perdre la vie j’avais pris le dessus et achevé avec une grande délectation le dernier rempart entre la tablette et moi.

Une fois devant la tablette j’ai chus. La douleur était là, la fatigue également ainsi que le manque de chakra. Le tout cumulé en une seule fois et je m’effondrais lamentablement sur le sol de pierres. En émergeant, si je devais en juger par la faim et la soif qui me tiraillaient, j’aurais dit que j’avais passé trois à quatre jours ainsi évanoui.

J’ai récupéré la tablette. J’ai lu la tablette. J’aurais aimé dire que j’avais compris le contenu de la tablette, malheureusement c’était faux. En l’état c’était bien trop complexe pour la déchiffrer en quelques minutes. Je pensais pouvoir me débarrasser de ce problème définitivement mais soit, autant patienter encore un peu. Pour l’heure, j’avais bien pris soin de la recopier avant de la détruire en plusieurs morceaux. Seulement pour donner le change à ceux qui ne me pensaient pas si fiable que cela j’avais rapporté chez moi une majorité des fragments. Il avait été facile de leur faire croire que les gardiens l’avaient détruite plutôt que de nous la céder. Incomplète, je ne savais si elle serait d’une quelconque utilité mais à défaut cela les ralentirait suffisamment.

Quatre années. Le temps s’écoule comme à son habitude. Quatre années. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour assimiler le savoir de la tablette. Quatre années. C’était le temps de stupidité en plus où comme depuis toujours j’étais traité comme un moins que rien. Quatre années. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour me lancer enfin.

Ce qu’il y avait de bien dans une cellule troglodyte c’était qu’elle était entourée de pierre et de terre. Ce qu’il y avait de bien avec un spécialiste du Doton c’était qu’il était possible de se mouvoir en silence dans la roche tel un poisson dans l’eau. C’était quelque chose que j’avais toujours gardé secret afin de pouvoir régulièrement m’évader.

De cette manière j’avais pu aisément rejoindre la grotte sacrée où était entreposée la ceinture. Les lieux étaient bels et bien gardés mais de l’extérieur uniquement. C’était d’une simplicité alarmante de la récupérer et de la porter. Mais peut-être aussi parce que personne n’aurait la folie de tenter quelque chose d’aussi stupide.

Comme à chaque fois qu’il m’était donné d’assimiler une nouvelle essence, c’était le trou noir. Une perte de contrôle. La réaction sauvage d’un prédateur qui perdait contrôle, qui entrait dans une frénésie sanglante. Mon réveil se faisait plusieurs heures plus tard, loin de mon clan. Une certaine idée de la liberté s’offrait désormais à moi. Une observation discrète de mon clan depuis les montagnes ne laissait aucun doute. J’avais perpétré un semblant de carnage sur mon passage. Les miens étaient dévastés. La vision de tant de morts était le déclic que j’attendais pour quitter mon clan et partir à l’Est.

Mon voyage s’arrêtait sur la terre d’un village nouvellement créé. J’avais passé un an à errer et à maitriser mon nouveau pouvoir et voilà que je retournais à la civilisation. La sociabilité n’était pas mon fort et à mon approche des lieux, je dois avouer que je comprenais pourquoi les forces intérieures tentaient de m’arrêter avec force. C’est sans mal que je matais ces gardes sans grande envergure ayant la force et le talent de la Tercera. En revanche ce que je n’avais pas prévu c’était l’arrivée soudaine de ce type étrange.

L’affrontement éclatait entre nous deux. Acharné, violent, redoutable. A mesure que le temps avançait mon adversaire prenait le dessus jusqu’à ce que je traine à terre. Chez moi cela se serait résumé par une exécution pure et simple. L’inconnu lui reconnaissait ma force et m’invitais tout simplement à l’accompagner, à suivre son grand dessein et à utiliser ma force un projet noble.

C’était il y a quelques temps déjà, ma vie prenait une nouvelle tournure et je n’avais aucune idée de quoi serait fait l’avenir.